Archives du vieux blog : Un opressant silence qui s'empare de mon être
Malêtre, quand tu nous tiens...
Ce cyclothymisme de mes humeurs commence sans doute à devenir lassant pour mon entourage, et j'en suis désolé. L'avantage est que ces crises semblent de plus en plus courtes, et de plus en plus éloignées. Enfin, c'est pas l'avis de tout le monde mais c'est le mien.
Alors pourquoi ? Invariablement on en reviens au même problème, l'absence évidente d'une cause principale, et l'invariable accumulation de sources secondaires futiles mais opressantes dans leur masse. Egalement, un réflexe physiologique, je pense, dû à un bonheur excessif parfois, qu'il est nécessaire de contrebalancer, karmiquement parlant. Trop d'amours dans ma vie, perdues, éperdues, brûlantes ou retrouvées, ces amours en excès me comblent de joie et de détresse à la fois. Benabar souligne à travers l'un de ses personnages les gens qui tombent amoureux "comme on tombe d'une chaise". Je pense que je n'en suis pas là, et certainement pas dans le sens de la chanson ("je suis de celles", chanson magnifique à ne surtout pas écouter quand ça va mal, c'est aussi minant que du Viktor Lazlo), mais je pense que ma propension à aimer l'amour, et à aimer aimer, font de moi un petit être affectueux, un peu trop parfois, qui a tendance à aimer à outrance parce qu'il ne trouve rien de plus beau que ce sentiment là, même quand il n'est pas partagé, parfois.
C'est vrai, l'amour est devenu égoiste. Ou du moins, les gens ont rendu LEUR amour égoiste. Déjà c'est un amour qui ne se partage plus, entre deux personnes uniquement, qui se jurent irrémédiablement fidélité éternelle et chasteté externe à leur couple en sachant pertinament que ni l'un, ni l'autre, ne respectera vraiment ce voeu, et en se doutant que probablement, ils finiront leur vie avec un ou une autre. Amour égoiste, qui ne dis plus "je t'offre ma tendresse", mais qui dis "donne moi la tienne, et ne la donne qu'à moi !". L'amour moderne est devenu une chaine qu'on lie autour de l'autre, pour lui oter sa liberté de vivre, et d'aimer vraiment. Et les gens qui aiment vraiment, on les snobe, on les rejette, on les fuit, pour ne pas se rendre compte de la saleté de nos âmes tachées d'avoir enduit de boue l'écrin de l'amour noble.
L'amour, ce n'est pas prendre, l'amour c'est donner. C'est se donner, d'abord, pour une heure ou une vie. C'est souligner l'effusion de tendresse qui foisonne en un coeur qui bat au rythme de l'autre, pour un temps. Aimer, ce n'est pas être jaloux. Etre jaloux, c'est la teritorialité de l'humain, qui veut faire de l'autre sa chose. Si Julie aime aussi Jean-Pierre, est-ce pour cela qu'elle aime moins Patrick que ce qu'elle ne l'aimait avant ? Notion ridicule. Ce qu'il y a de bien en amour, c'est qu'il est immense, et s'il n'est pas infini, alors c'est que ses bornes sont tout au moins suffisemment grandes pour que je ne puisse pas les définir dans mon petit univers. En tout cas pour l'amour en mon sein.
Car j'aime. J'aime la vie, tout d'abord, même si c'est souvent une chienne, qu'elle me trompe sans cesse, qu'elle se joue de moi et de mes proches, et qu'elle rit de mes maux, mais je l'aime à plein coeur, je la vibre à plein poumons... Je m'aime moi, aussi, car il est idot de vivre en ce monde sans une pointe, au moins, d'égocentrisme. Et cette pointe je la cultive. J'aime les fées que les gens ont appris à ne plus voir quand ils sont devenus tristes, parce qu'elles dansent avec moi, et qu'elles ont aussi besoin d'amour depuis que même les enfants ne les voient plus devant leur GameCube et MTV. Et j'aime ceux et celle que j'aime, ceux à qui je l'ai murmuré, celles à qui je ne l'ai parfois jamais dit... J'aime parce que c'est comme un torrent de tendresse en moi, que mes rires et mes larmes font déborder souvent losqu'ils s'y déversent, parce qu'il n'y a rien de plus beau, de plus futile, et de plus indispensable, que de vouloir se donner à l'autre... Et être un peu, pour lui, une source de de joie, même si l'autre n'en pas pour vous. Vous dites que l'amour n'a de sens que lorsqu'il est partagé, que sinon il fait souffrir, Fi ! L'amour se suffit à lui même, ce qui est beau c'est d'aimer, et de donner cette amour comme un bouquet de fleur à une inconnue jolie qui promène son chien loup.
Quand j'aime, il y a les amours tranquilles, et les amours dangereux. Les amours tranquilles sont ceux qui me chavirent et m'emplissent de tendresse pour l'autre, ces amours que l'on ne dit pas forcément, car l'autre ne comprendrait pas... Les amours dangereux sont ceux qui rendent fou, ceux qui vous poussent à vouloir aller chanter sous les fenetres de l'autre, un pot de miel à la main, alors que l'amour est pourtant si jeune qu'il n'a pas encore de forme. Les amours dangereux sont aussi les abus d'amours tranquilles, quand les sens sont troublés de tant de beauté, dedans, dehors, que les yeux ont envie de pleurer de joie et de devenir aveugle, pour mourir, pour devenir immortel.
L'amour qui fait mal quand l'autre ne comprends pas, ou quand l'amour sali de chaines les empêche de comprendre, et que les yeux se ferment pour ne pas avoir à s'ouvrir... Car face à l'Amour avec un grand A, l'amour qui n'en a qu'un petit se sent faible et ridicule. Ridicule comme cette interminable diatribe sur l'amour, qui n'en finit pas, indécente, de s'imposer sous mes doigts boudinés qui continuent à écrire...
Il y a trop d'amour en moi et je déborde, et cette crue avide de moi crée ces courants immobiles, ces alternances de rires et de larmes qui font que je vais parfois bien, parfois mal... J'ai parfois l'impression que je vais trop bien, que j'ai trop d'amour et de joie en moi, alors je fuis ceux que j'aime, aussi, "fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve", écrivait Gainsbourg. "Je veux être un homme heureux" chantait Sheller. Mais en ce moment, parfois, quand je m'en approche, je m'en détourne. Peur de moi. Peur d'avoir droit au bonheur ? Je me sens effroyablement mal ce soir. Pourtant, je n'ai que rarement été aussi heureux qu'en ce moment. Je suis un paradoxe, mais je m'en moque. Mais en ce moment, j'ai si peur de faire mal aux autres, que je me contente de dire je t'aime avec les yeux, quand l'autre détourne les siens... Plusieurs personnes à qui mes yeux le crient liront surement ces lignes. Si vous avez le moindre doute à cette lecture, alors oui, ce regard vous est très certainement également adressé...
Merci à Claire pour l'image du Grou triste. Une chanson bonus ce soir, la quete de Brel, qui résume en quelques notes tout ce que je viens d'écrire :
"Rêver un impossible rêve
Porter le chagrin des départs
Brûler d'une possible fièvre
Partir où personne ne part
Aimer jusqu'à la déchirure
Aimer, même trop, même mal,
Tenter, sans force et sans armure,
D'atteindre l'inaccessible étoile
Telle est ma quête,
Suivre l'étoile
Peu m'importent mes chances
Peu m'importe le temps
Ou ma désespérance
Et puis lutter toujours
Sans questions ni repos
Se damner
Pour l'or d'un mot d'amour
Je ne sais si je serai ce héros
Mais mon cœur serait tranquille
Et les villes s'éclabousseraient de bleu
Parce qu'un malheureux
Brûle encore, bien qu'ayant tout brûlé
Brûle encore, même trop, même mal
Pour atteindre à s'en écarteler
Pour atteindre l'inaccessible étoile."
La citation du jour : "..." (suivi du chploup et d'un recul de 10cm alors qu'on se jette dans mes bras, c'est con, mais c'est bien parti pour être mon meilleur souvenir de septembre)
La chanson du jour (la seconde, du coup) : Fuir le bonheur, Jane Birkin "Croire aux cieux croire aux dieux même quand tout nous semble odieux, que notre cœur est mis à sang et à feu"
Même si j'ai mal sans trop savoir pourquoi, la vie est belle !
Ce cyclothymisme de mes humeurs commence sans doute à devenir lassant pour mon entourage, et j'en suis désolé. L'avantage est que ces crises semblent de plus en plus courtes, et de plus en plus éloignées. Enfin, c'est pas l'avis de tout le monde mais c'est le mien.
Alors pourquoi ? Invariablement on en reviens au même problème, l'absence évidente d'une cause principale, et l'invariable accumulation de sources secondaires futiles mais opressantes dans leur masse. Egalement, un réflexe physiologique, je pense, dû à un bonheur excessif parfois, qu'il est nécessaire de contrebalancer, karmiquement parlant. Trop d'amours dans ma vie, perdues, éperdues, brûlantes ou retrouvées, ces amours en excès me comblent de joie et de détresse à la fois. Benabar souligne à travers l'un de ses personnages les gens qui tombent amoureux "comme on tombe d'une chaise". Je pense que je n'en suis pas là, et certainement pas dans le sens de la chanson ("je suis de celles", chanson magnifique à ne surtout pas écouter quand ça va mal, c'est aussi minant que du Viktor Lazlo), mais je pense que ma propension à aimer l'amour, et à aimer aimer, font de moi un petit être affectueux, un peu trop parfois, qui a tendance à aimer à outrance parce qu'il ne trouve rien de plus beau que ce sentiment là, même quand il n'est pas partagé, parfois.
C'est vrai, l'amour est devenu égoiste. Ou du moins, les gens ont rendu LEUR amour égoiste. Déjà c'est un amour qui ne se partage plus, entre deux personnes uniquement, qui se jurent irrémédiablement fidélité éternelle et chasteté externe à leur couple en sachant pertinament que ni l'un, ni l'autre, ne respectera vraiment ce voeu, et en se doutant que probablement, ils finiront leur vie avec un ou une autre. Amour égoiste, qui ne dis plus "je t'offre ma tendresse", mais qui dis "donne moi la tienne, et ne la donne qu'à moi !". L'amour moderne est devenu une chaine qu'on lie autour de l'autre, pour lui oter sa liberté de vivre, et d'aimer vraiment. Et les gens qui aiment vraiment, on les snobe, on les rejette, on les fuit, pour ne pas se rendre compte de la saleté de nos âmes tachées d'avoir enduit de boue l'écrin de l'amour noble.
L'amour, ce n'est pas prendre, l'amour c'est donner. C'est se donner, d'abord, pour une heure ou une vie. C'est souligner l'effusion de tendresse qui foisonne en un coeur qui bat au rythme de l'autre, pour un temps. Aimer, ce n'est pas être jaloux. Etre jaloux, c'est la teritorialité de l'humain, qui veut faire de l'autre sa chose. Si Julie aime aussi Jean-Pierre, est-ce pour cela qu'elle aime moins Patrick que ce qu'elle ne l'aimait avant ? Notion ridicule. Ce qu'il y a de bien en amour, c'est qu'il est immense, et s'il n'est pas infini, alors c'est que ses bornes sont tout au moins suffisemment grandes pour que je ne puisse pas les définir dans mon petit univers. En tout cas pour l'amour en mon sein.
Car j'aime. J'aime la vie, tout d'abord, même si c'est souvent une chienne, qu'elle me trompe sans cesse, qu'elle se joue de moi et de mes proches, et qu'elle rit de mes maux, mais je l'aime à plein coeur, je la vibre à plein poumons... Je m'aime moi, aussi, car il est idot de vivre en ce monde sans une pointe, au moins, d'égocentrisme. Et cette pointe je la cultive. J'aime les fées que les gens ont appris à ne plus voir quand ils sont devenus tristes, parce qu'elles dansent avec moi, et qu'elles ont aussi besoin d'amour depuis que même les enfants ne les voient plus devant leur GameCube et MTV. Et j'aime ceux et celle que j'aime, ceux à qui je l'ai murmuré, celles à qui je ne l'ai parfois jamais dit... J'aime parce que c'est comme un torrent de tendresse en moi, que mes rires et mes larmes font déborder souvent losqu'ils s'y déversent, parce qu'il n'y a rien de plus beau, de plus futile, et de plus indispensable, que de vouloir se donner à l'autre... Et être un peu, pour lui, une source de de joie, même si l'autre n'en pas pour vous. Vous dites que l'amour n'a de sens que lorsqu'il est partagé, que sinon il fait souffrir, Fi ! L'amour se suffit à lui même, ce qui est beau c'est d'aimer, et de donner cette amour comme un bouquet de fleur à une inconnue jolie qui promène son chien loup.
Quand j'aime, il y a les amours tranquilles, et les amours dangereux. Les amours tranquilles sont ceux qui me chavirent et m'emplissent de tendresse pour l'autre, ces amours que l'on ne dit pas forcément, car l'autre ne comprendrait pas... Les amours dangereux sont ceux qui rendent fou, ceux qui vous poussent à vouloir aller chanter sous les fenetres de l'autre, un pot de miel à la main, alors que l'amour est pourtant si jeune qu'il n'a pas encore de forme. Les amours dangereux sont aussi les abus d'amours tranquilles, quand les sens sont troublés de tant de beauté, dedans, dehors, que les yeux ont envie de pleurer de joie et de devenir aveugle, pour mourir, pour devenir immortel.
L'amour qui fait mal quand l'autre ne comprends pas, ou quand l'amour sali de chaines les empêche de comprendre, et que les yeux se ferment pour ne pas avoir à s'ouvrir... Car face à l'Amour avec un grand A, l'amour qui n'en a qu'un petit se sent faible et ridicule. Ridicule comme cette interminable diatribe sur l'amour, qui n'en finit pas, indécente, de s'imposer sous mes doigts boudinés qui continuent à écrire...
Il y a trop d'amour en moi et je déborde, et cette crue avide de moi crée ces courants immobiles, ces alternances de rires et de larmes qui font que je vais parfois bien, parfois mal... J'ai parfois l'impression que je vais trop bien, que j'ai trop d'amour et de joie en moi, alors je fuis ceux que j'aime, aussi, "fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve", écrivait Gainsbourg. "Je veux être un homme heureux" chantait Sheller. Mais en ce moment, parfois, quand je m'en approche, je m'en détourne. Peur de moi. Peur d'avoir droit au bonheur ? Je me sens effroyablement mal ce soir. Pourtant, je n'ai que rarement été aussi heureux qu'en ce moment. Je suis un paradoxe, mais je m'en moque. Mais en ce moment, j'ai si peur de faire mal aux autres, que je me contente de dire je t'aime avec les yeux, quand l'autre détourne les siens... Plusieurs personnes à qui mes yeux le crient liront surement ces lignes. Si vous avez le moindre doute à cette lecture, alors oui, ce regard vous est très certainement également adressé...
Merci à Claire pour l'image du Grou triste. Une chanson bonus ce soir, la quete de Brel, qui résume en quelques notes tout ce que je viens d'écrire :
"Rêver un impossible rêve
Porter le chagrin des départs
Brûler d'une possible fièvre
Partir où personne ne part
Aimer jusqu'à la déchirure
Aimer, même trop, même mal,
Tenter, sans force et sans armure,
D'atteindre l'inaccessible étoile
Telle est ma quête,
Suivre l'étoile
Peu m'importent mes chances
Peu m'importe le temps
Ou ma désespérance
Et puis lutter toujours
Sans questions ni repos
Se damner
Pour l'or d'un mot d'amour
Je ne sais si je serai ce héros
Mais mon cœur serait tranquille
Et les villes s'éclabousseraient de bleu
Parce qu'un malheureux
Brûle encore, bien qu'ayant tout brûlé
Brûle encore, même trop, même mal
Pour atteindre à s'en écarteler
Pour atteindre l'inaccessible étoile."
La citation du jour : "..." (suivi du chploup et d'un recul de 10cm alors qu'on se jette dans mes bras, c'est con, mais c'est bien parti pour être mon meilleur souvenir de septembre)
La chanson du jour (la seconde, du coup) : Fuir le bonheur, Jane Birkin "Croire aux cieux croire aux dieux même quand tout nous semble odieux, que notre cœur est mis à sang et à feu"
Même si j'ai mal sans trop savoir pourquoi, la vie est belle !
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