Ce matin

Ca y est, le texte est en ligne...

Oui je sais, c'est facile... Mais j'avais envie.

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Ce matin, j'ai tué un homme.

Barbu et basané, c'était forcément un fanatique. Il avait porté sa main à son coeur, probablement pour sortir une arme et menacer la paix. Nous sommes les soldats de l'avenir. Nous sommes les garants de la tranquilité mondiale. En vacances dans un pays ou le soleil fait mal, on peut presque deviner des sculptures dans les ruines des palais que nous avons détruit. On obéit aux ordres, et on est fier de se battre pour la paix dans le monde, l'amour de Dieu et de notre pays. Au détour de chaque rue, cette parodie de résistance cherche à briser notre conviction, mais nous sommes fort et unis, et Il guide nos pas. Parfois je pense au pays, et à ceux qui sont morts parce qu'ils avaient le coeur trop libre, ces monstres ont tué nos innocents. Ce matin, j'ai tué un homme, et ce faisant, j'ai certainement sauvé plusieurs vies.

God bless America, car nous sommes les défenseurs du monde.

Ce matin, j'ai tué un gosse.

Il devait avoir dix ans, douze tout au plus. Armé jusqu'aux dents, c'était déjà un terroriste. Son corps était recouvert de dynamite, il aurait pu faire sauter notre camp. Ca fait un peu bizarre, parfois, devoir ces vies brisées. Parfois je me pose des questions mais j'ai déjà les réponses. Je sais que nous oeuvrons pour la paix. Tout est de la faute de l'ancien dictateur, ses "soldats" ont été victime d'un vrai lavage de cerveau... même les gosses. En plus, il ne croyait même pas en Dieu. Enfin, pas le bon. Sa famille avait été tuée par le bombardement d'un de nos avions. On a descendu un hopital, parce que c'était un point stratégique, et on murmure qu'ils y fabriquaient des armes chimiques. Parfois je pense à ces enfants, à leurs pères, à leurs familles, et à la mienne qui est menacée par ce pays de fous. Ce matin, j'ai tué un gosse, et ce faisant, je me suis dit que ça valait sans doute mieux pour lui.

God bless the army, car nous sommes ses soldats.

Ce matin, j'ai tué mon frère.

Je sais vraiment plus trop pourquoi, mais c'était évident, sur le moment. Je crois qu'il avait remis en doute notre présence ici. Je crois qu'il ne croyait pas vraiment en Dieu. Peut être qu'il sympathisait avec l'ennemi. J'ai tant de sang sur les mains que je ne me souviens plus de la teinte de ma peau. Moi aussi parfois j'ai des doutes, mais si je commence à y penser trop fort, alors je deviendrai fou, fou à cause de ce que nous avons fait, fou à cause de notre aveuglement. Mais on ne peut pas se tromper, car Dieu guide nos pas, c'est notre général qui nous l'a dit. Alors on continue à tuer, des hommes et des gosses, des femmes et nos frères. Rester unis coute que coute, pour ne plus y penser. Si nous sommes tous convaincus, c'est que nous avons raison. Parfois je pense à ma mère, et à Dieu qui nous guide, et quelque chose me fait mal, mais si j'y pense trop mes larmes coules, alors je ferme les poings et j'obéis aux ordres. Ce matin, j'ai tué mon frère, et ce faisant, j'ai protégé notre unité et notre foi.

God bless my soul, car je sais que pour mon coeur il est trop tard...

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La citation du jour : "Au club, je joue et je mange des cahouètes"
La chanson du jour : People are People, Depeche Mode, "I can't understand what makes a man hate another man"

Même si Baten Kaitos n'est pas sorti sur PC ni sur PS2 la vie est belle !