Naughty Debutantes Live on Cam 24/7 !
Inoui les bonds de la technologie...
L'une des légendes urbaines liées au Web est que quoi que tu cherches dans un moteur, tu peux toujours te retrouver en moins de trois clics sur un site de cul. C'était presque vrai il y a dix ans, quand j'essuyais mes premiers plâtres sur le net à l'IUT info, c'est beaucoup moins vrai de nos jours, où la profusion des sites d'information et des blogs à commentaires nous amènent à une probabilité beaucoup plus grande de tomber sur une occurence de "Kikoolol".
Néanmoins, il est toujours possible de tomber, d'un clic à l'autre, sur l'un des sus-nommés sites de cul. Et moi, d'illustrer l'exemple l'autre jour, en tombant va savoir comment sur un site de jeunes (ou moins jeunes) filles proposant leurs services d'exhibitionnistes via webcam contre rémunération (avec une bonne part revenant à l'hébergeur du site, faut pas déconner, et après on me dit que le proxénétisme est interdit, mmmmh ?).
Loin de désapprouver ce genre de pratiques (je suis toujours un grand avocat du "an it harm none..." et si il y a offre et demande, ce n'est selon moi pas à la loi de venir jouer la moralisatrice), l'arrivée sur ce site a déclenché en moi une réflexion et un émerveillement face au développement de ce genre de produits de consommation (en parallèle aux "classiques" sites qui offrent photo et vidéos contre abonnement). En effet, n'étant pas particulièrement amateur de porno (a part les manga Hentai, il faudra que je fasse un post là dessus à l'occasion), je n'entre en contact avec ce genre de site que via le fruit du hazard... Et ce hazard est un fruit qui a poussé grosso modo une fois tous les 5 ans depuis 1996. En bon Jungien, je ne crois pas aux coincidences, et je me suis donc dit qu'il était de mon devoir de vous faire part de l'évolution des sites de voyeurisme via webcam depuis dix ans, puisqu'à les cotoyer à intervalles si larges, les changements sont frappants à l'oeil nu, pun intended.
En 1996, les webcams étaient un instrument plutôt rare. Même nous, geeks en formation, étions vraiment peu nombreux à posséder cet outil très onéreux à l'époque. Mais invariablement lors des soirées réseau, entre un Duke Nukem et un Warcraft 2, l'un des joyeux drilles nous conviait à visiter telle ou telle page qu'il avait trouvé, d'une jeune étudiante américaine ou que sais-je exhibitionniste qui laissait sa webcam allumée en permanence, même lorsqu'elle faisait des cochoncetés avec son mâle ou son sexe-à-piles. C'était rare, mais divertissant.
Le boom du ouebe dans les années 2000 a amené une prolifération de sites pornos, qui sont très vite devenus de moins en moins gratuits, bien que faisant de plus en plus la pub du contraire (une règle simple sur internet : quand quelque chose vous est présenté comme "Free", 9 fois sur 10 vous pouvez être sûrs que vous aurez quelque chose à payer) pour l'internaute naif lambda. C'est à l'époque que je suis retombé sur un site de ouebecam. C'était toujours une étudiante, qui avait créé son propre site, mais qui cette fois promettait des shows plus explicites que ceux qu'auraient pu faire naitre la spontanéité d'une simple caméra branchée et oubliée. En échange d'un login/mot de passe pour avoir l'image, elle réclamait un petit don Paypal pour payer ses études. C'est aussi à peu près à ce moment que sont nés les bannières publicitaires vantant la création de sites d'archives de vidéos amateur webcam...
Et nous voici en 2005, ou votre baron favori nez à nez avec un nouveau genre de site, encore plus perfectionné... Nous arrivons face à un catalogue, comme un marché à la viande suédois, d'une cinquantaine de jeunes filles actuellement en ligne. D'un simple clic sur une icone, on accède à une "page perso", toujours sur le même format, avec deux ou trois photos plus ou moins osées, un descriptif rapide de la showgirl, et un lien vers sa webcam actuelle (sur laquelle elle s'engage chez l'hébergeur de ne jamais se montrer nue avant d'être en "séance privée"). On la voit alors dans une pose lascive discuter au clavier et tenter de convaincre les gens sur son chat (il faut être enregistré sur le site pour discuter donc je ne peux pas vous en dire plus) de lui acheter un peu de temps en "privé", auquel cas, moyennant finance, l'image webcam disparait pour tout le monde sauf pour le bon payeur, qui est alors en tête à tête (ou plutôt tête à écran, pour ne pas dire tête à queue) avec la showgirl qui exécute son spectacle minuté. On n'arrête pas le progrès.
Tous les clichés du genre sont réunis sur ce site. De la camgirl qui a l'air de se faire chier comme un rat mort à celle qui simule vachement bien la motivation malgré son manque de clients virtuels. Un bon gros tiers de ces filles sont absolument immondes, et je me demande quel genre de désespéré pourrait avoir envie de payer pour elles. 90% des autres sont quelconques, mais pas désagréables. On trouve des filles dont la fiche prétends "23 ans", mais face auxquelles je serais prêt à m'emputer d'un testicule si leur carte d'identité affichait tout chiffre inféreur à 35 ans. D'autres qui affichent un timide "18" alors qu'on se demande si elles n'en ont pas 16, en fait. Et sur la cinquantaine de filles en ligne à un moment donné, il y en a toujours une un peu moins vulgaire, un peu plus jolie, dont on se demande ce qu'elle fout là, et qui donnerait presque envie de devenir client du site si, par pitié, ou peut être par tendresse, on n'avait justement pas envie au contraire de lui souhaiter que personne ne la voie, et qu'elle n'ait aucun client la forçant à s'humilier devant un obsédé baveux désireux de tacher son écran. Sans trop y croire, parce que le sexe, ça vends, et que si vous êtiez clients du site, entre la jolie Olia, 20 ans, et "Anna-lpleasure", "23 ans" officiels, livrée avec rides, cellulite, 90 kilos pour 1m60, vous prendriez qui ?
Alors on peste, on ferme la fenêtre, en rageant contre ce javascript qui arrive quand même à créer un popup malgré l'anti-popup de IE et l'anti-popup de Googlebar, et on essaie de ne plus penser à ces jeunes filles qui vendent leur image, non plus par plaisir exhibitionniste comme il y a dix ans, mais simplement par besoin d'argent. On essaie de plus y penser et on lit, on lit Du côté de chez Swann de Marcel Proust, par exemple. Ou on relit l'excellent Good Omens de Neil Gaiman et Terry Pratchett. Ou on s'émerveille encore et encore du fameux wit d'Oscar Wilde dans A Woman of No Importance...
La citation du jour : "C'est de la fibre optique" "Ah bon, ça passe par les yeux ?"
La chanson du jour : Sex-eye-make-up, The Cure, "The blood bath woman in room number one sex-eye-make-up tonight she just woke up today to do as she's told, do you want to touch her? "
Même si l'évolution du net passe par le cul, la vie est belle !
L'une des légendes urbaines liées au Web est que quoi que tu cherches dans un moteur, tu peux toujours te retrouver en moins de trois clics sur un site de cul. C'était presque vrai il y a dix ans, quand j'essuyais mes premiers plâtres sur le net à l'IUT info, c'est beaucoup moins vrai de nos jours, où la profusion des sites d'information et des blogs à commentaires nous amènent à une probabilité beaucoup plus grande de tomber sur une occurence de "Kikoolol".
Néanmoins, il est toujours possible de tomber, d'un clic à l'autre, sur l'un des sus-nommés sites de cul. Et moi, d'illustrer l'exemple l'autre jour, en tombant va savoir comment sur un site de jeunes (ou moins jeunes) filles proposant leurs services d'exhibitionnistes via webcam contre rémunération (avec une bonne part revenant à l'hébergeur du site, faut pas déconner, et après on me dit que le proxénétisme est interdit, mmmmh ?).
Loin de désapprouver ce genre de pratiques (je suis toujours un grand avocat du "an it harm none..." et si il y a offre et demande, ce n'est selon moi pas à la loi de venir jouer la moralisatrice), l'arrivée sur ce site a déclenché en moi une réflexion et un émerveillement face au développement de ce genre de produits de consommation (en parallèle aux "classiques" sites qui offrent photo et vidéos contre abonnement). En effet, n'étant pas particulièrement amateur de porno (a part les manga Hentai, il faudra que je fasse un post là dessus à l'occasion), je n'entre en contact avec ce genre de site que via le fruit du hazard... Et ce hazard est un fruit qui a poussé grosso modo une fois tous les 5 ans depuis 1996. En bon Jungien, je ne crois pas aux coincidences, et je me suis donc dit qu'il était de mon devoir de vous faire part de l'évolution des sites de voyeurisme via webcam depuis dix ans, puisqu'à les cotoyer à intervalles si larges, les changements sont frappants à l'oeil nu, pun intended.
En 1996, les webcams étaient un instrument plutôt rare. Même nous, geeks en formation, étions vraiment peu nombreux à posséder cet outil très onéreux à l'époque. Mais invariablement lors des soirées réseau, entre un Duke Nukem et un Warcraft 2, l'un des joyeux drilles nous conviait à visiter telle ou telle page qu'il avait trouvé, d'une jeune étudiante américaine ou que sais-je exhibitionniste qui laissait sa webcam allumée en permanence, même lorsqu'elle faisait des cochoncetés avec son mâle ou son sexe-à-piles. C'était rare, mais divertissant.
Le boom du ouebe dans les années 2000 a amené une prolifération de sites pornos, qui sont très vite devenus de moins en moins gratuits, bien que faisant de plus en plus la pub du contraire (une règle simple sur internet : quand quelque chose vous est présenté comme "Free", 9 fois sur 10 vous pouvez être sûrs que vous aurez quelque chose à payer) pour l'internaute naif lambda. C'est à l'époque que je suis retombé sur un site de ouebecam. C'était toujours une étudiante, qui avait créé son propre site, mais qui cette fois promettait des shows plus explicites que ceux qu'auraient pu faire naitre la spontanéité d'une simple caméra branchée et oubliée. En échange d'un login/mot de passe pour avoir l'image, elle réclamait un petit don Paypal pour payer ses études. C'est aussi à peu près à ce moment que sont nés les bannières publicitaires vantant la création de sites d'archives de vidéos amateur webcam...
Et nous voici en 2005, ou votre baron favori nez à nez avec un nouveau genre de site, encore plus perfectionné... Nous arrivons face à un catalogue, comme un marché à la viande suédois, d'une cinquantaine de jeunes filles actuellement en ligne. D'un simple clic sur une icone, on accède à une "page perso", toujours sur le même format, avec deux ou trois photos plus ou moins osées, un descriptif rapide de la showgirl, et un lien vers sa webcam actuelle (sur laquelle elle s'engage chez l'hébergeur de ne jamais se montrer nue avant d'être en "séance privée"). On la voit alors dans une pose lascive discuter au clavier et tenter de convaincre les gens sur son chat (il faut être enregistré sur le site pour discuter donc je ne peux pas vous en dire plus) de lui acheter un peu de temps en "privé", auquel cas, moyennant finance, l'image webcam disparait pour tout le monde sauf pour le bon payeur, qui est alors en tête à tête (ou plutôt tête à écran, pour ne pas dire tête à queue) avec la showgirl qui exécute son spectacle minuté. On n'arrête pas le progrès.
Tous les clichés du genre sont réunis sur ce site. De la camgirl qui a l'air de se faire chier comme un rat mort à celle qui simule vachement bien la motivation malgré son manque de clients virtuels. Un bon gros tiers de ces filles sont absolument immondes, et je me demande quel genre de désespéré pourrait avoir envie de payer pour elles. 90% des autres sont quelconques, mais pas désagréables. On trouve des filles dont la fiche prétends "23 ans", mais face auxquelles je serais prêt à m'emputer d'un testicule si leur carte d'identité affichait tout chiffre inféreur à 35 ans. D'autres qui affichent un timide "18" alors qu'on se demande si elles n'en ont pas 16, en fait. Et sur la cinquantaine de filles en ligne à un moment donné, il y en a toujours une un peu moins vulgaire, un peu plus jolie, dont on se demande ce qu'elle fout là, et qui donnerait presque envie de devenir client du site si, par pitié, ou peut être par tendresse, on n'avait justement pas envie au contraire de lui souhaiter que personne ne la voie, et qu'elle n'ait aucun client la forçant à s'humilier devant un obsédé baveux désireux de tacher son écran. Sans trop y croire, parce que le sexe, ça vends, et que si vous êtiez clients du site, entre la jolie Olia, 20 ans, et "Anna-lpleasure", "23 ans" officiels, livrée avec rides, cellulite, 90 kilos pour 1m60, vous prendriez qui ?
Alors on peste, on ferme la fenêtre, en rageant contre ce javascript qui arrive quand même à créer un popup malgré l'anti-popup de IE et l'anti-popup de Googlebar, et on essaie de ne plus penser à ces jeunes filles qui vendent leur image, non plus par plaisir exhibitionniste comme il y a dix ans, mais simplement par besoin d'argent. On essaie de plus y penser et on lit, on lit Du côté de chez Swann de Marcel Proust, par exemple. Ou on relit l'excellent Good Omens de Neil Gaiman et Terry Pratchett. Ou on s'émerveille encore et encore du fameux wit d'Oscar Wilde dans A Woman of No Importance...
La citation du jour : "C'est de la fibre optique" "Ah bon, ça passe par les yeux ?"
La chanson du jour : Sex-eye-make-up, The Cure, "The blood bath woman in room number one sex-eye-make-up tonight she just woke up today to do as she's told, do you want to touch her? "
Même si l'évolution du net passe par le cul, la vie est belle !
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