... il y a votre voix
Internet a véritablement changé la face des communications humaines. Je me souviens d'un temps (que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaîîîîtreuh) où le téléphone était l'outil classique de communication. J'avais réussi à négocier un téléphone dans ma chambre, et j'y passais de longues heures pendu aux lèvres et aux voix d'Isabelle, Magali ou Caroline. Lorsque les choses étaient importantes ou que l'on voulait en garder une trace, on passait par le courrier papier... Je possède encore dans ma cave un carton énorme rempli de missives reçues et de brouillons écrits avant envoi...
Aujourd'hui, il y a eu l'apparition et le développement rapide de l'email comme nouveau moyen de communication, et un rangement à la Lagaffe des outils de communication. Posé en bout de table, l'email a de nos jours remplacé le téléphone comme moyen de communication rapide et "par défaut". Le téléphone lui est réservé aux intimes et aux choses importantes, un peu comme les missives papier de mes quinze ans (ATTENTION : je parle des communications *vocales*. Les SMS sont à classer dans la catégorie "emails" pour moi). Ces dernières qui ont peu ou prou disparues. Ma boite aux lettres se remplis toujours, mais principalement de factures, de lettres très polies d'huissiers, et de mon abonnement au magazine Lire. Si l'on exempte les invitations formelles à telle ou telle fête, baptème ou crémaillère, et les cartes postales écrites à la sauvette au bord d'une plage ou d'un monument, la dernière "vraie" lettre que j'ai reçu est probablement celle de Juliette qui m'avait beaucoup ému il y a un an de cela, voire plus.
Tout ça pour dire que le téléphone est passé outil communicatif de seconde zone, et le vocabulaire qui y est lié a également subi un glissement sémantique. En effet, "appeler" et "rappeler" n'ont plus du tout le même sens littéral qu'il y a quelques années. Afin de vous aider à ne pas faire de gaffes ou d'erreurs de compréhension, je me propose, jeune lecteur, jolie lectrice, pour vous décortiquer plus avant ces quelques expressions de tous les jours.
"Je te rappelle" [chte-ra-pèl] : "Bon, il faut que j'y aille, j'ai des choses plus importantes à faire là, t'es gentil mais bon. Eventuellement si j'ai besoin d'un truc dans un futur non proche, je me permettrai de t'appeler pour voir si tu peux m'aider, mais sinon on se revoit quand on se croisera par hasard".
"Tu me rappelles ?" [Tum-ra-pèl] : Dépends du contexte. Contexte asexué (personnes d'affinité sexuelle différentes, comme deux mâles hétéros ou un couple dont l'un des membres ne l'est pas) : "J'ai plus de forfait donc compte pas sur moi pour te rappeler. En plus j'ai pas forcément envie de te revoir, alors avec un peu de chance tu vas totalement oublier de me rappeler, ce qui m'arrange, en fait."*
Contexte sexué (personnes à la sexualité théorique complémentaire) : "J'ai méchemment envie de toi mais j'ai l'impression d'être un gros lourd alors je préfèrerais que tu me rappelles toi, ce qui sera, je préfère être franc, une déclaration d'intérêt physique flagrant et tu vas m'avoir sur le dos pendant au moins 6 mois. "
"On se rappelle ?" [Ons'-ra-pèl] : "Pas de bol, on est tombés l'un sur l'autre, mais je te rassure, j'avais tout aussi peu envie de te voir que toi de me voir. J'espère qu'on n'aura plus la malchance de se croiser de sitôt, de toutes façons je n'ai même plus ton numéro en mémoire."
"Je te rappelle, promis !" [Chte-ra-pèl-pro-miiiiii] : "Je sais bien que je ne te rappelle jamais, arrête de me faire suer avec ça... Je vais probablement pas te rappeler non plus cette fois çi mais vu que tu as eu l'impudence de me le faire remarquer une ou deux fois, je me vois donc contraint d'insister lourdement sur la promesse que je n'ai pas l'intention de tenir. J'espère que tu es fièr de toi."
Tout ce petit langage et ses dérivés font partie de l'hypocrisie ambiante de notre société actuelle. Ce n'est pas bien grave me direz vous, en effet, il suffit d'en connaitre les règles, et grâce à votre baron favori vous voici maintenant armés contre l'ignorance. Mais vous me demandrez, et à raison, comment peut-on faire pour se dire de se rappeler VRAIMENT, maintenant que le sens du lexème a été corrompu. Excellente question dont la réponse est ma foi évidente : les gens qui se rappellent n'utilisent pas de mot pour le dire. Ils le font, tout simplement.
La citation du jour : "Pauuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuul j'ai cru que t'étais mort !"
La chanson du jour : Je fais semblant, Patrick Bruel, "On dit qu'on m'rappellera... on m'rappelle pas..."
Même si le téléphone m'a surpris, la vie est belle !
Aujourd'hui, il y a eu l'apparition et le développement rapide de l'email comme nouveau moyen de communication, et un rangement à la Lagaffe des outils de communication. Posé en bout de table, l'email a de nos jours remplacé le téléphone comme moyen de communication rapide et "par défaut". Le téléphone lui est réservé aux intimes et aux choses importantes, un peu comme les missives papier de mes quinze ans (ATTENTION : je parle des communications *vocales*. Les SMS sont à classer dans la catégorie "emails" pour moi). Ces dernières qui ont peu ou prou disparues. Ma boite aux lettres se remplis toujours, mais principalement de factures, de lettres très polies d'huissiers, et de mon abonnement au magazine Lire. Si l'on exempte les invitations formelles à telle ou telle fête, baptème ou crémaillère, et les cartes postales écrites à la sauvette au bord d'une plage ou d'un monument, la dernière "vraie" lettre que j'ai reçu est probablement celle de Juliette qui m'avait beaucoup ému il y a un an de cela, voire plus.
Tout ça pour dire que le téléphone est passé outil communicatif de seconde zone, et le vocabulaire qui y est lié a également subi un glissement sémantique. En effet, "appeler" et "rappeler" n'ont plus du tout le même sens littéral qu'il y a quelques années. Afin de vous aider à ne pas faire de gaffes ou d'erreurs de compréhension, je me propose, jeune lecteur, jolie lectrice, pour vous décortiquer plus avant ces quelques expressions de tous les jours.
"Je te rappelle" [chte-ra-pèl] : "Bon, il faut que j'y aille, j'ai des choses plus importantes à faire là, t'es gentil mais bon. Eventuellement si j'ai besoin d'un truc dans un futur non proche, je me permettrai de t'appeler pour voir si tu peux m'aider, mais sinon on se revoit quand on se croisera par hasard".
"Tu me rappelles ?" [Tum-ra-pèl] : Dépends du contexte. Contexte asexué (personnes d'affinité sexuelle différentes, comme deux mâles hétéros ou un couple dont l'un des membres ne l'est pas) : "J'ai plus de forfait donc compte pas sur moi pour te rappeler. En plus j'ai pas forcément envie de te revoir, alors avec un peu de chance tu vas totalement oublier de me rappeler, ce qui m'arrange, en fait."*
Contexte sexué (personnes à la sexualité théorique complémentaire) : "J'ai méchemment envie de toi mais j'ai l'impression d'être un gros lourd alors je préfèrerais que tu me rappelles toi, ce qui sera, je préfère être franc, une déclaration d'intérêt physique flagrant et tu vas m'avoir sur le dos pendant au moins 6 mois. "
"On se rappelle ?" [Ons'-ra-pèl] : "Pas de bol, on est tombés l'un sur l'autre, mais je te rassure, j'avais tout aussi peu envie de te voir que toi de me voir. J'espère qu'on n'aura plus la malchance de se croiser de sitôt, de toutes façons je n'ai même plus ton numéro en mémoire."
"Je te rappelle, promis !" [Chte-ra-pèl-pro-miiiiii] : "Je sais bien que je ne te rappelle jamais, arrête de me faire suer avec ça... Je vais probablement pas te rappeler non plus cette fois çi mais vu que tu as eu l'impudence de me le faire remarquer une ou deux fois, je me vois donc contraint d'insister lourdement sur la promesse que je n'ai pas l'intention de tenir. J'espère que tu es fièr de toi."
Tout ce petit langage et ses dérivés font partie de l'hypocrisie ambiante de notre société actuelle. Ce n'est pas bien grave me direz vous, en effet, il suffit d'en connaitre les règles, et grâce à votre baron favori vous voici maintenant armés contre l'ignorance. Mais vous me demandrez, et à raison, comment peut-on faire pour se dire de se rappeler VRAIMENT, maintenant que le sens du lexème a été corrompu. Excellente question dont la réponse est ma foi évidente : les gens qui se rappellent n'utilisent pas de mot pour le dire. Ils le font, tout simplement.
La citation du jour : "Pauuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuul j'ai cru que t'étais mort !"
La chanson du jour : Je fais semblant, Patrick Bruel, "On dit qu'on m'rappellera... on m'rappelle pas..."
Même si le téléphone m'a surpris, la vie est belle !
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