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Et si on disait que nous avions bientôt quelquechose à fêter ensemble ?
Je néglige un peu ces pages en ce moment, mais plus faute de temps que faute d'envie ou d'une quelconque panne d'inspiration. Je ressemble à un lavabo bouché sous un robinet qui coule, tellement je suis débordé. La preuve, je fais des calembours lamentables.
Le concept de "vacances" est devenu un vague fantasme lointain dont je commence à avoir du mal à me souvenir. Quand je vois la masse d'articles brouillons en jachère et non publiés sur le blog, la masse de livres en retard sur mes fiches de lecture, la lettre à la blonde qui ne l'est plus qui reste bien développée au milieu, mais sans début et sans fin depuis 3 semaines de tentative d'écriture, la petite princesse que je vois à peine, à peine assez pour combler sa peine, et les kilomètres qui défilent au compteur de ma voiture qui n'est plus la mienne, j'ai l'impression de vaciller.
Reprenons nous en main un instant. Je fais un aparté pour vous parler, tiens, pour vous parler d'une fille qui pourrait bien être la nouvelle Nabokov. Bien qu'elle en soit encore bien loin, Emily Tanimura a beaucoup de points communs avec l'auteur, et pas seulement parce que son éditeur a affublé son dernier roman, "La Tentation de l'Après", d'une banderolle rouge affublant le livre du sobriquet d' "anti-Lolita".
En voyant cette banderolle, je me suis dit que nous étions encore en présence d'un coup marketing (cf "Rose Bonbon" de Jones-Gorlin il y a quelques années, roman tout aussi insipide que les bonbons bourrés de colorants teintés par la couleur à laquelle il se réfère), et d'un slogan publicitaire d'un publiciste n'ayant jamais lu le fameux "Lolita" en profondeur. Néanmoins, tant poussé par le sujet, le désir de me faire mon opinion propre, et par une critique élogieuse d'un journaliste de Lire qui a souvent les mêmes opinions que moi, je me suis offert ledit ouvrage.
Au fil des premières pages, je me suis un peu fermé les yeux, tellement j'étais sûr de mon opinion préfabriquée. Louant l'auteur et la qualité de la prose et du livre, mais vitupérant le publiciste ayant trouvé "ce slogan débile"... Mais au fil des pages, jusqu'à la conclusion amère et déchirante, je me suis rendu compte que l'idiot n'était pas celui que l'on pense, et que ce livre mérite en effet plus que tout autre le qualificatif absolument pas péjoratif d' "anti-Lolita". Parce que d'une situation similaire dans un contexte différent, l'auteur réussit en un tournemain à inverser absolument les rôles de bourreau et de victime, tant au premier degré qu'au second (ce qui était la force de Lolita, justement, la recherche de la victime, et la compréhension par degrés) par rapport aux rôles du roman de Nabokov. On retrouve cette recherche, mais à l'envers. Le coupable apparent, victime discutable de Lolita, devient la victime apparente, coupable discutable de "La Tentation de l'Après", et vice versa.
Un bien bel hommage, d'autant plus que Nabokov, Russe d'origine, avait choisi d'écrire son chef d'oeuvre en anglais, une langue qu'il adorait, et tout comme lui, Tanimura, auteur Suédoise, a composé son oeuvre dans une langue étrangère, en l'occurence le français, et elle n'a absolument pas à rougir de ses choix, sa prose contient une force et une poésie que l'on rencontre rarement dans les romans contemporains. Le livre est truffé de phrases "citationnisables" sans que le style en devienne lourd ou pompeux, c'est du bonheur à chaque ligne.
Bref, vous l'aurez compris, je vous conseille vivement ce livre, et j'espère qu'à défaut d'une "vraie" fiche de lecture sur le modèle de celle que vous pouvez régulièrement trouver en ces pages, cet article vous aura donner envie de le lire.
La citation du jour : "Tu as mis quoi dans la choucroute ?"
La chanson du jour : For Me, Formidable, Charles Aznavour, "Je suis malheureux d' avoir si peu de mots À t'offrir en cadeaux : 'Darling I love you, love you, darling I want you !' Et puis c' est à peu près tout, You are the one for me, for me, for me, formidable"
Même si je manque encore et toujours de temps, la vie est belle !
Je néglige un peu ces pages en ce moment, mais plus faute de temps que faute d'envie ou d'une quelconque panne d'inspiration. Je ressemble à un lavabo bouché sous un robinet qui coule, tellement je suis débordé. La preuve, je fais des calembours lamentables.
Le concept de "vacances" est devenu un vague fantasme lointain dont je commence à avoir du mal à me souvenir. Quand je vois la masse d'articles brouillons en jachère et non publiés sur le blog, la masse de livres en retard sur mes fiches de lecture, la lettre à la blonde qui ne l'est plus qui reste bien développée au milieu, mais sans début et sans fin depuis 3 semaines de tentative d'écriture, la petite princesse que je vois à peine, à peine assez pour combler sa peine, et les kilomètres qui défilent au compteur de ma voiture qui n'est plus la mienne, j'ai l'impression de vaciller.
Reprenons nous en main un instant. Je fais un aparté pour vous parler, tiens, pour vous parler d'une fille qui pourrait bien être la nouvelle Nabokov. Bien qu'elle en soit encore bien loin, Emily Tanimura a beaucoup de points communs avec l'auteur, et pas seulement parce que son éditeur a affublé son dernier roman, "La Tentation de l'Après", d'une banderolle rouge affublant le livre du sobriquet d' "anti-Lolita".
En voyant cette banderolle, je me suis dit que nous étions encore en présence d'un coup marketing (cf "Rose Bonbon" de Jones-Gorlin il y a quelques années, roman tout aussi insipide que les bonbons bourrés de colorants teintés par la couleur à laquelle il se réfère), et d'un slogan publicitaire d'un publiciste n'ayant jamais lu le fameux "Lolita" en profondeur. Néanmoins, tant poussé par le sujet, le désir de me faire mon opinion propre, et par une critique élogieuse d'un journaliste de Lire qui a souvent les mêmes opinions que moi, je me suis offert ledit ouvrage.
Au fil des premières pages, je me suis un peu fermé les yeux, tellement j'étais sûr de mon opinion préfabriquée. Louant l'auteur et la qualité de la prose et du livre, mais vitupérant le publiciste ayant trouvé "ce slogan débile"... Mais au fil des pages, jusqu'à la conclusion amère et déchirante, je me suis rendu compte que l'idiot n'était pas celui que l'on pense, et que ce livre mérite en effet plus que tout autre le qualificatif absolument pas péjoratif d' "anti-Lolita". Parce que d'une situation similaire dans un contexte différent, l'auteur réussit en un tournemain à inverser absolument les rôles de bourreau et de victime, tant au premier degré qu'au second (ce qui était la force de Lolita, justement, la recherche de la victime, et la compréhension par degrés) par rapport aux rôles du roman de Nabokov. On retrouve cette recherche, mais à l'envers. Le coupable apparent, victime discutable de Lolita, devient la victime apparente, coupable discutable de "La Tentation de l'Après", et vice versa.
Un bien bel hommage, d'autant plus que Nabokov, Russe d'origine, avait choisi d'écrire son chef d'oeuvre en anglais, une langue qu'il adorait, et tout comme lui, Tanimura, auteur Suédoise, a composé son oeuvre dans une langue étrangère, en l'occurence le français, et elle n'a absolument pas à rougir de ses choix, sa prose contient une force et une poésie que l'on rencontre rarement dans les romans contemporains. Le livre est truffé de phrases "citationnisables" sans que le style en devienne lourd ou pompeux, c'est du bonheur à chaque ligne.
Bref, vous l'aurez compris, je vous conseille vivement ce livre, et j'espère qu'à défaut d'une "vraie" fiche de lecture sur le modèle de celle que vous pouvez régulièrement trouver en ces pages, cet article vous aura donner envie de le lire.
La citation du jour : "Tu as mis quoi dans la choucroute ?"
La chanson du jour : For Me, Formidable, Charles Aznavour, "Je suis malheureux d' avoir si peu de mots À t'offrir en cadeaux : 'Darling I love you, love you, darling I want you !' Et puis c' est à peu près tout, You are the one for me, for me, for me, formidable"
Même si je manque encore et toujours de temps, la vie est belle !
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