En bon Jungien, je ne crois toujours pas aux coincidences.
Alors forcément, quand je vis une super journée avec plein de petits bonheurs absolument futiles (donc totalement indispensables) je ne peux qu'être plein de gratitude pour ma petite étoile, mon karma, et la puissance de la volonté de mon inconscient.
Mais recadrons l'article et cernons ensemble, lecteur, lectrice, la plus agréable des anecdotes de ma journée, et la plus furieusement improbable, donc agréable. Pour cela, j'ai besoin de recentrer avec vous le contexte pour que vous voyiez combien la chance de réalisation de ces évènements était faibles.
Je suis un blogger. Cela devrait vous être évident, puisque vous êtes en ce moment même en train de lire mon blog. Bref. Tout blogger est avant tout un lecteur de blogs, et outre les quelques blogs que je regarde quotidiennement, je clique parfois au hazard sur un blog mis en lien dans l'un des blogs sus-cités. C'est comme ça qu'il y a deux semaines environ j'ai découvert
le blog de Cha. Cha est une dessinatrice avec un ton un peu cynique, et j'ai accroché de suite. En fouillant ses archives et ses liens, j'ai découvert qu'elle faisait partie d'une équipe de trois dessinatrices engagées par Spirou Magazine (un sourire ému, je lisais Spirou quand j'étais gamin et ado) pour faire une rubrique à thème une semaine sur deux. J'accroche également dès le premier coup d'oeil au style de l'une de ses collaboratrices : Laurel. Mam'zelle Laurel a aussi
un blog avec tout plein de dessins partout . Ni une, ni deux, son blog est illico ajouté à mes favoris, dans ce folder précieux ou se trouve les blogs que je consulte quotidiennement.
Je me mets donc à lire les archives du blog de Laurel, et pour citer Bénabar, "plusieurs indices m'ont mis la puce à l'oreille", j'ai eu comme la sensation étrange que la rouquine dessinatrice venait de l'est (plusieurs références à Thionville, au Thermapolis, à Strasbourg, au Caméo...). Par commentaires interposés sur son blog, j'entame la conversation avec Laurel et je ne m'étais pas trompé, j'apprends qu'elle est messine comme moi. Le monde est petit. Je ne sais plus quel auteur disait "il n'existe en fait que 50 personnes différentes au monde et chacun en connait une trentaine" ou quelque chose du genre. Si vous avez la citation exacte et la source, merci de me raffraichir la mémoire dans les commentaires ^^; ...
Bref. Sur son blog, Laurel a un petit thème pour faire participer son audience : "dessine moi une Cerise" (Cerise étant le prénom de sa fille, c'est kroooooo mignon :) ). Je suis incapable de dessiner vite et bien pour sauver ma vie, et quand je dessine sur l'ordinateur c'est encore pire. Mais j'ai une idée de gag même pas drôle, et je me sens coupable de tous les éclats de rires que son site m'a offert et je me sens redevable de ça, j'ai envie de participer. Je dessine donc (très très très mal, j'en ai encore honte quand je regarde le résultat) une cerise à Laurel sur le fond de mon gag pas drôle. Et je lui envoie par mail. Nous sommes hier.
Aujourd'hui, fin de cours à 15h, mais Tarya notre assistante d'anglais donne rendez vous à certains d'entre nous, dont moi, au café des Arts à 17h pour parler un peu. Officiellement, pour développer notre conversation. Officieusement, étant donné que les gens conviés sont parmis ceux qui parlent le mieux anglais de la promo, je suppose que c'est surtout pour nouer quelques contacts avec des gens avec qui elle peut discuter vu qu'elle est incapable de parler français.
Je comble donc le trou de 15h à 17h en aidant Fanny à se servir d'un ordinateur (lol, on voit que je suis en Lettres, mais avec mon passé d'informaticien je vais finir par être sollicité pour des cours particuliers :D), puis je me rends en avance (là aussi, contrairement à mon habitude, je suis normalement un adepte du "fashionably late" aux premiers rendez vous) au café des arts. Notes bien, lecteur, lectrice, que depuis le lycée (donc y'a presque dix ans, je me fais vieux -_-;) je n'ai quasiment plus jamais remis les pieds au café des arts, surtout depuis qu'un vieux pote a racheté le Comédie Café ou je passe le plus clair de mes heures cafétesques.
J'arrive, donc, en avance au café des arts, et je m'y faufile à la recherche de mes camarades. Point n'y vois-je, mais au détour d'une table, mon oeil est attiré par une casquette/bérêt orange dont le motif est trop unique pour être un doublon. Le fait de voir en dépasser, de dos, des cheveux couleur carotte, achève de me conforter dans ma certitude. Je lance un timide "Laurel ?"... Et Laurel, car bien évidemment c'était elle, de se retourner avec un "oui" vocal et un air supris de "mais c'est qui ce type". J'explique en 2 secondes qui je suis, sourire, j'ai même droit à une bise, bande de jaloux, c'est qu'elle est toute belle en plus, Laurel, et je m'extasie sur l'improbabilité de cette rencontre. Je papote une petite minute, mais vu qu'elle est accompagnée, je n'ose pas trop m'éterniser, je m'incline et je repars à la recherche de mes collègues, tout content de ma rencontre.
C'eut été déjà merveilleux en s'arrêtant ici, mais que nenni ! Je sors, je fais une course rapide pas loin, et je reviens. J'aperçois Sabrina la-jolie-blonde-sexy-un-peu-fofolle de ma promo qui fait partie de la sortie café et je la rejoins. Les deux assistantes arrivent peu après. Nous prenons une table, je me laisse guider, ils vont s'assoir pas loin de Laurel, mais hors de vue, alors je fait un petit coucou de la main en repassant devant elle. J'aurais bien voulu plus papoter, mais de un, j'étais déjà en rendez vous, et ça se fait pas de leur fausser compagnie (surtout quand la compagnie inclus une semi-prof et une jolie blonde), et de deux, j'aime pas m'incruster quand je connais pas "bien" les gens, j'ai pas envie de déranger, même si j'avais 30 000 idées de questions différentes à lui poser à ce moment là (j'adore les artistes graphique parce que contrairement aux musiciens je suis absolument incapable de faire ce qu'ils font, donc je trouve ça d'autant plus merveilleux... Certains de mes meilleurs amis sont des illustrateurs professionnels).
Et là ou ça devient carrément hallucinant, c'est qu'au moment où elle s'est levée pour partir, Laurel est venue à ma table pour me donner un petit dessin qu'elle avait fait rien que pour moi pour me remercier de mon dessin tout pourri et tout moche que j'avais eu l'impudence de lui envoyer... Je me retiens à peine de vocaliser le "IIIIIIIIIIIIIIIIIHHHHHHHHHHHHH !!!!" de joie hystérique que j'entends mentalement entre mes deux oreilles. Je me contente d'un merci timide. C'est bête, je suis pas timide pour un sou, sauf face à un(e) dessinateur/trice.... Bref, contre toutes les lois de la probabilité, et en contradiction directe avec la loi de Murphy, j'ai croisé Laurel, j'ai (un peu) papoté avec elle et EN PLUS j'ai même un original, que je vais garder précieusement et que j'exhiberai avec fierté quand elle sera l'une des dessinatrices de bédé les plus célèbres de France et que mes potes me diront "kwaaaaaa ??? Tu as un Laurel ? Un vrai ????? Walachanssss !". Parce qu'elle le mérite, en plus, et c'est même pas de la lèche gratuite, c'est un vrai compliment qui vient du fond du coeur. Je remets l'adresse de son blog,
http://www.20six.fr/LaurelBD, parce qu'il vaut le détour, allez y faire un tour, et envoyez lui une cerise de ma part, ça lui fera plaisir :)
Regardez comme il est kro kro bô le dessin qu'elle m'a fait :
La citation du jour : "Tiens je t'ai fait un petit dessin"
La chanson du jour : Let's Dance, David Bowie, "Put on your red shoes and dance the blues"
Même si ça semble tellement évident dans des moments comme ça que le dire est presque superflu, la vie est belle !