***Article(s) en date du 24.4.05***

Et du bout de mes doigts...

Tant et tant de choses qui se passent... Tant de choses à dire, et donc parfois, le silence est encore le meilleur outil pour l'exprimer. Parfois je me demande vraiment si je suis le seul à voir ces double-entendre dans les conversations qui me lient à tous ces gens... Céans, j'ai l'impression d'évoluer dans un monde où les seules règles seraient devenues celle de la coquetterie telle que la définit Kundera.

Je me demande si les gens se rendent compte... Que parfois en voulant me blesser ou m'indifférer, ils disent des choses qui me remplissent de joie. Et que parfois en voulant me dire des choses gentilles, ils me blessent plus profondément que toute cruauté délibérée.

Utiliser le bout de mes doigts pour retrouver sa peau qui m'avait tant manqué... Après plusieurs mois d'absence, le contact est toujours aussi électrique. Se promettre de se revoir, vite. Et de renouveler ce contact. Affirmer qu'un garçon qui masse est un garçon sage.

Etre impatient d'être à demain soir... Plus pour un calin que pour les discussions métaphysiques avec l'autre convive qui sera présent, mais curieusement, curieux de ça, aussi. Faire des efforts pour elle. Pour toutes ces choses qu'on se dit. Et toutes ces choses qu'on sait, mais qu'on ne se dit pas.

Recevoir deux mises à jour pour le nombriloscope, et écrire enfin la fiche de lecture de ce livre qui finalement ne m'a que moyennement convaincu (Satané Dieu, de Jean-Louis Fournier). Découvrir un nouveau blog grâce à Eve et être convaincu sans concession. Redécouvrir les Wriggles grâce à ce nouveau blog.

Penser à l'incube en moi et à ses dérives, se souvenir avec la mémoire cognitive et tactile des dérives de vendredi, espérer la revoir mercredi. Attendre lundi soir avec impatience. Et voir les jours qui défilent un par un, et la somme de travail en retard qui s'accumule. Je suis incorrigible, mais la vie est belle !

La citation du jour : "ben ce que je sais moi c'est que si je trouve un mec plus... mûr a qui je plais et qui me le montre d'une maniere qui me plait... ben je pars avec"
La chanson du jour : Lui ou Toi, Alizée, "J'ai dans le cœur comme un poids, Dans la gorge une épine De n'avoir fait le choix : "LUI" ou "TOI" ? "

Même si mon agenda est trop rempli, la vie est belle !

***Article(s) en date du 20.4.05***

En un mot comme en cent

Silence, depuis plusieurs jours... Et pourtant, pas de crise de cyclothymie à l'horizon, alors ?

Panne d'inspiration ou procrastination avancée ? Difficulté de trouver un sujet ou nouvelle mode des blogs ?

Et puis soudain, l'illumination. Erato m'apparait et me sourit, dénudant son épaule nacrée devant mes yeux avides d'éternité. Muse éternelle encensée des poètes, narcissique parfois puisqu'en les inspirant, elle en est la source... Mais c'est humblement, ce soir, qu'elle me souffle à l'oreille la nature de ce sujet qui m'éludait. Perçant la carapace de mon blocage d'écrivain (l'éminent syndrôme de la page blanche -- ou plutôt de la textbox HTML blanche -- sur lequel tant d'écrits, comble du cocasse, ont été remplis), mes doigts se meuvent comme possédés sur l'autel cliquetant de mon clavier. Le sourire au lèvre, la page, petit à petit, se noircit pour vous faire part, fidèle lecteur, jolie lectrice, de cet élément indispensable et ce sujet épique et pourtant d'actualité qui nous concerne tous.

Mais trève de jabotage. La prolixité de mes palabres s'étends déjà et risque de noyer la quintessence du message. Certes, ma grandiloquence est un élément indissociable de mon être, mais parfois le verbiage et le superflu sont suffisemment proches pour que la frontière qui les sépare soit plus aisément franchie que la tristement célèbre ligne Maginot. Pour rester centré sur le sujet, il faut couper les babillages, parfois. Je m'exécute donc sans plus attendre, afin de ne pas perdre un temps précieux à divaguer sans but de ligne en ligne sur ces quelques paragraphes que je vous envoie de mes doigts à vos yeux via les courants électriques de la toile.

En effet, il est aisé sur un blog de s'écarter du sujet initial. C'est un piège somme toute classique... Et pourtant si sucré qu'il est difficile pour tout gourmand des lettres de ne pas se laisser enivrer aux doux alcool de cette tentation. Wilde lui même n'affirmait-il pas que le seul moyen de s'en débarasser, c'était d'y céder ? Pertinent, comme la plupart des mots d'esprit de cet homme d'esprit. Mais après toute dérive sur un sujet annexe, tout pertinent qu'il soit, il convient de ne pas oublier le but primaire d'un essai et de recentrer le débat sur ces données essentielles. Il y a une limite déontologique à l'espace cognitif gaspillé par une pseudo-réflexion qui se contenterait de tourner autour du pot sans dire les choses.

Revenons donc à notre problème initial. Il est suffisemment vaste et profond pour mériter une analyse plus en profondeur que ce qui précède. Vous savez en effet que sur les sujets qui me tiennent à coeur, je ne rechigne pas à l'effort, et que je suis prêt à creuser les choses jusqu'à leur substantifique moelle afin de les disséquer, de les analyser, et d'exploser clairement mon point de vue, toujours sans hypocrisie, et quitte à me brouiller avec autrui. Le sujet du jour mérite lui aussi une telle franchise de ma part, plus qu'un droit pour vous de le lire, c'est devenu un *devoir* pour moi de l'écrire. Et tant pis pour les conséquences.

Oui, encore une fois, je n'ai pas peur de dire ce que je pense de tout cela, et je sais que c'est aussi pour ça que tu reviens, fidèle lecteur, jolie lectrice (allez, soyons fous je te tutoie aujourd'hui mais les circonstances sont exceptionnelles) et je sais également que même si cet article te choques peut être, tu me seras gré de ma franchise. Et je sais que tu sais que je préfère mille fois te perdre, vous perdre tous, si vous me jugez indigne de vos yeux, plutôt que de renier ce que je suis pour leur paraître plus doux... Que la relation qui nous lie soit, maintenant et à jamais, une relation sous le signe de la confiance et du respect de l'autre dans ses positions, à l'abri du mensonge et de la supercherie. C'est tel que je suis que je me livre à vous, et l'article de ce soir ne déroges pas à cette règle que je m'impose.

J'espère que je n'ai pas perdu trop de lecteurs en me mettant ainsi à nu, mais il y a des jours, il y a des soirs, où il faut que ça sorte. Et je l'assume. Merci d'avoir suivi cette argumentation à son terme, que vous soyez d'accord ou non sur le fond (car l'essentiel, ici, est bien le fond et non la forme, et j'espère que vous l'aurez compris et m'excuserez d'éventuelles maladresses prosodiques au long de mon argumentation et de toutes ces allégations sauvages et débridées), l'important reste le dialogue. On se sent trop souvent en sécurité derrière l'anonymat d'internet, mais parfois il faut savoir avoir le courage de ses opinions, et les brandir bien haut comme je l'ai fait ce soir. Ce sujet est un sujet qui fâche, mais ce que j'avais à dire, je l'ai dit, et je pense qu'il était important pour moi de le faire.

En vous remerciant, ....

La citation du jour : "Même quand les femmes n'ont pas leurs règles, elles les imposent"
La chanson du jour : When the rain begins to fall, Jermaine Jackson & Pia Zadora, "And when the rain begins to fall, you'll ride my rainbow in the sky And I will catch you if you fall, you'll never have to ask me why."

Même si je n'ai vraiment rien à dire et que j'en fais un article, la vie est belle

***Article(s) en date du 13.4.05***

Y'a des matins comme ça....

En ce moment, mes soirées sont longues... Terrassé par la recrudescence de ma procrastination face aux vacances approchantes, je travaille peu le soir. Peu motivé également par mes diverses options videoludiques, je me retrouve donc à lire, ce qui est cocasse puisque je suis un lecteur diurne plutôt que nocture... Et comme tous les auteurs n'ont pas le don d'un Beigbeder ou d'un Nabokov pour me captiver, en général je lis 200 à 300 pages grand maximum avant de passer à autre chose. Et vu qu'autre chose en ce moment, c'est pas grand chose, cela fait une semaine que je me couche TRES tôt (surtout par rapport à mes habitudes), entre 21h et 22h30 en moyenne.

L'avantage, c'est que j'ai rattrappé tout mon sommeil en retard. L'inconvénient, c'est que maintenant que je n'ai plus de sommeil en retard, je me retrouve à me réveiller en avance. Hier je me suis réveillé 15 minutes avant mon réveil, c'est acceptable. Mais ce matin, à 3h55 du matin, j'étais éveillé et en forme, avec les yeux ouverts et ronds comme des soucoupes dans mon lit à deux places que j'occupe seul. Après une heure de vaines tentatives pour me rendormir, je me suis donc levé à 5h avec une heure trente d'avance par rapport à mon planning. Pour une fois, mon petit train train matinal a été bousculé...

Tout cela pour dire que durant l'heure ou j'ai tenté de retrouver le royaume de Morpheus, mon cerveau - lui - fonctionnait à toutes pompes, et entre diverses réflexions sur mes Muses actuelles, mon planning des vacances, et les chansons qui me trottent dans la tête, je me suis posé une question à la con, une vraie, et même mon ami Google n'a pas été capable de me répondre ce matin. Je vous la transmets donc en espérant que l'un ou l'une d'entre vous possède la réponse qui m'élude...

L'invention de la paire de ciseaux, ça remonte à quand ?

La citation du jour : "Je vais te pourrir ton groove"
La chanson du jour : Bonne Humeur, Tristan, "Je suis de bonne, bonne, bonne humeur ce matin Y'a des matins comme ça"

Même si j'ai du mal à remplir mes soirées sans papillons, la vie est belle !

***Article(s) en date du 11.4.05***

Le Baron écrit toujours les mains propres, lui

Toi qui me connais un chouia maintenant, jeune lecteur, jolie lectrice, tu sais que j'ai un rapport assez intense avec les mots, tant les miens que ceux des autres. De plus, je ne suis pas particulièrement connu pour ma capacité à transiger avec mes opinions... Je n'ai jamais supporté l'hypocrisie, et j'ai toujours pris soin, dans la quasi totalité de mes réactions, à toujours dire ce que je pense, et who cares si ça me retombe sur la gueule ou si je dois me brouiller avec des gens. Je préfère être moi-même, et si ma nature gêne les personnes qui m'entourent, comme on dit, "c'est le plus gêné qui part". Je me considère comme extrèment tolérant et "bonne poire", donc j'estime que je n'ai pas à me plier à l'intolérance d'autrui.

Tout ça pour dire que, somme toute, quand j'ai une opinion elle est bien campée et bien tranchée, et qu'en règle générale --car il y a des exceptions--, la seule personne capable de faire fléchir l'une de mes opinions, c'est moi même. L'avantage, c'est que je suis en perpétuelle introspection, et donc que je ne suis pas borné ou buté, et que je remets souvent en question mes positions, suite à l'apport de nouvelles données, pour vérifier en mon Moi intérieur que je suis toujours d'accord avec elles et qu'elles me représentent toujours.

Et pourtant, parfois, certaines de mes décisions ou opinions ne semblent pas être ancrées dans la terre ferme de l'introspection et/ou de la réflexion. J'ai, comme tout être humain, des "knee jerk reactions", des gens que je ne peut pas voir en peinture (à un niveau épidermique), des opinions dont je suis fermement convaincu sans trop savoir pourquoi. Face à ces réflexes, j'ai tendance à me faire confiance à moi même, car souvent, avec le temps, je découvre un petit quelque chose qui me permet, justement, de comprendre ou de démontrer, un petit détail qui m'avait échappé, mais n'avait pas échappé à mon sub-conscient et à mes perceptions primales, et qui justifie a posteriori la réaction sus-citée.

Eh bien là, ce week-end, ça n'a pas raté, encore une fois, je viens de comprendre avec près de 10 ans de recul l'une de mes "knee jerk reactions". Revenons sur les mots. Nous savons que nous avons tous des styles d'écritures favoris, des auteurs chouchous (vous savez par exemple que je suis un inconditionnel de Beigbeder, Nabokov et autres Wilde...), et des auteurs que nous n'aimons vraiment pas. Je me considère comme plutôt bon public, et rares sont les livres que j'ai abandonné avant de les achever, ou ceux qui m'ont vraiment barbé. Un exemple de bouquin que je ne peut pas voir sur une étagère sans frémir de dégoût, c'est "L'or", de Blaise Cendrars. Un auteur qui me fait le même effet, tout livre confondu, c'est Zola. Et un autre auteur pourtant encensé par la critique que je n'ai jamais pu digérer, c'est Sartre.

Jean-Sol Partre, comme dirait Vian, c'est ce fameux génie romancier philosophe intello supra intelligent par rapport au commun des mortels qui donne des érections ou des sécrétions vaginales à une énorme majorité d'enseignants de lettres. Et malgré mon côté bon public, et mon amour de l'élitisme et de la supériorité intellectuelle, Sartre, je n'ai jamais pu le digérer. D'aucun diront sûrement que je me suis attaqué à Sartre un peu jeune (15-16 ans), mais pourtant, j'avais laissé toutes ses chances au bonhomme, boudant pour notre première rencontre ses fameux traités de philosophie pour me plonger dans ses romans, prétendument plus accessibles. J'en ai lu eux. Avec peine et grand déplaisir. Sans vraiment trouver de raison flagrante. J'accrochais pas. Quelque chose me gênait, sans que je puisse mettre le doigt dessus. Le monde littéraire étant pour le moins vaste, c'est d'un haussement d'épaules que je me suis rendu à l'évidence de ma non-compatibilité Sartrienne, et sans chercher plus loin je l'ai définitivement classé dans la partie de mon cerveau réservée aux auteurs "j'aime pas".

Et ce week-end, grâce au magazine Lire, et après près de 10 ans d'ignorance, je viens de comprendre pourquoi la lecture-assimilation de Sartre ne passait pas via les zones agréables de mes neurones. Sartre, c'était un PDG. Non, pas du Medef. PDG comme Putain De Gauchiste (huhuhu). Communiste convaincu, le Sartre d'après guerre était avant tout un militant, certes brillant et intelligent, mais également d'assez mauvaise fois pour nier les atrocités commises en Russie ou protester avec véhémence toute mention de manque de liberté d'expression dans les totalitarismes communistes au pouvoir à son époque. Et avec brio (vu que mes yeux peu entrainés de 15 ans ne l'avaient pas remarqué, il serait intéressant que j'en relise un maintenant), Sartre mélait son message idéologique tout au long de ses traités, mais aussi de ses romans (toujours dixit Lire). Voilà donc pourquoi j'ai jamais pu digérer Sartre, je suppose. Ne pas savoir pourquoi ne m'a jamais empêché de dormir, mais je suis content de voir que finalement, il y a quand même une raison....

Rendons cependant à Cesar, etc, avec le recul et au fil des ans j'ai découvert certaines des "brèves de comptoir"-like de Sartre, ces petites anecdotes qu'il peignait de sa plume pour illustrer une démonstration philosophique et, si je suis souvent en désaccord avec les conclusions de ces démonstrations --comme sur la mauvaise foi par exemple--, force est de constater que les anecdotes en elles même sont très plaisantes à lire. Mais bon. En fermant les yeux sur les conclusions, et à petites doses :o)...

La citation du jour : "Ah oui tu as raison, c'est pas un papillon. Il faudrait qu'on trouve un nom pour ce genre de personnes alors"
La chanson du jour : Thunderstruck, AC/DC, "I was shakin' at the knees, Could I come again please? Yeah the ladies were too kind, You've been - thunderstruck"

Même si Raymond Aron n'a pas eu la verve littéraire de Sartre, la vie est belle !

***Article(s) en date du 8.4.05***

Il y a des jours et des Lunes...

Que fait on quand on a envie d'écrire, et pas envie de blogger ? On fait des fiches.

Bienvenue, donc, dans la nouvelle rubrique "fiches" de Tears of the Night, qui commence sur les chapeaux de roues avec deux fiches de lecture, l'égoiste romantique et l'insoutenable légèreté de l'être, de Frédéric Beigbeder et Milan Kundera, respectivement.

Je ne sais pas quel sera le rythme d'enrichissement de cette rubrique, mais puisqu'elle ne dispose pas de sa propre icone dans la barre de navigation de TotN (oui, il y a encore des icones vides, JE SAIS !) je vous préviendrai toujours en article de toute nouvelle fiche. A terme, je pense aussi livrer des critiques de films, jeux et musiques, mais je pense surtout me concentrer sur mes acquisitions futures, au fur et à mesures des dites acquisitions. Vous pouvez retrouver un lien vers toutes les fiches dans la rubrique des archives.

Ma petite nièce est de plus en plus éveillée, mais toujours aussi Zen... Ca ne s'invente pas :D... Et j'ai *enfin* trouvé le magazine "Lire" en kiosque et, satisfait du contenu (bien plus que de celui du Magazine Littéraire) je m'y suis abonné. Et je vous le conseille, jetez un coup d'oeil sur leur site....

La citation du jour : "Ah non, pas maintenant, c'est 'Ca se discute' !"
La chanson du jour : Near Wild Heaven, R.E.M., "And I always thought that it would make me smarter But it’s only made me harder. My heart thrown open wide In this near wild heaven Not near enough"

Même si j'ai la flemme, la vie est belle !

***Article(s) en date du 5.4.05***

Marius et pis Fanny

Bien, vous l'aurez tous compris dès la lecture du quatrième paragraphe je l'espère, l'article précédent était mon piti poisson d'avril. Qui a eu du succès d'ailleurs, que les gens tombent dedans ou non, c'est un article qui a été globalement apprécié. On appréciera aussi le poisson d'avril du vatican, avoir un pape qui meurt comme ça pouf le premier avril c'était tout de même pas sérieux, hein, alors on va attendre le deux avant qu'il ne meure officiellement. C'est beau les media... J'attends avec impatience son successeur moi...

Tremplinons tout de même sur le sujet pour redevenir sérieux quelques temps sur le même thème. Vous l'avez compris au vitriol de la fin de mon poisson, je n'étais pas l'un des plus grands fans du pape. Mais c'est pas vraiment de sa faute hein (quoique rien qu'avec le coup du préservatif il mérite quand même un peu que ce soit de sa faute, boudiou, et c'est pas parce qu'il est mort que je vais me retenir), c'est surtout pour ce qu'il représente. Je ne parlerai pas de haine pour définir le lien ténu qui me lie aux religions, (toutes hein, je fais pas dans le détail) mais plutôt de lassitude extrème, voire de mépris pour certaines.

Quand j'étais minot, en bon rejeton de l'est de la France, j'ai été soumis au merchandising catho de base qu'on appelle cathéchisme. J'ai la chance d'avoir eu des parents intelligents qui ne m'ont pas baptisé d'office (au grand dam de ma mère-grand) et ont préféré me laisser le choix. Naïvement chrétien étant gosse, malgré mon imagination débordante je me suis vite rendu compte quand dans cette Bible qu'on voulait nous vendre pour argent comptant, y'avait quand même sacrément trop de trucs qui collaient pas (pour citer Bill Hicks : "Dinosaurs") alors je me suis dit qu'un Dieu mesquin qui disait même pas toute la vérité vraie, moi je n'en voulait pas. Très tôt, j'ai été voir mes parents pour leur demander de me retirer du cours de catéchisme, et ils l'ont fait sans me poser d'autre question. Au grand dam, là encore, de ma grand-mère. Je suis très tôt devenu athée, fermement convaincu de la non-existence de tout Dieu, barbu ou non. Anticlérical par principe, sans trop savoir pourquoi.

Puis bien plus tard, après ma crise d'adolescence (enfin, après le plus gros morceau de ma crise d'adolescence, disons), j'ai commencé à vraiment réfléchir aux choses. Je me suis dit qu'être athée, dans un sens, c'était tout aussi stupide que d'être catholique. C'était, là encore, une croyance aveugle en la science. Parce qu'on a beau dire, hein, la science, c'est comme la religion, si ça marche aussi bien c'est qu'on considère comme vrais et acquis certains axiomes dont on admet l'indémontrabilité, comme par exemple, "toute expérience réalisée dans exactement les mêmes conditions aura toujours le même résultat"... Il est impossible de le prouver, mais par "bon sens", on admet que c'est vrai. Et la science est bourrée de ce genre d'admissions sans lesquels elle ne tient plus debout, admissions somme toute pas plus ni moins fumistes que "l'univers a été créé par un Dieu qui depuis reste invisible pour nous tester". C'est moins "crédible", mais je vous rappelle que notre définition de "crédible" est dû uniquement à notre éducation et à notre endoctrinement inconscient des valeurs et vérités de notre société moderne. Y'a mille ans, "crédible" avait pas le même sens qu'aujourd'hui.

Face à l'impossibilité de démontrer, tant l'existance de Dieu, que sa non-existence, en bon intellectuel j'ai cessé d'être athée et je suis devenu agnostique. Mais toujours anticlérical :)... Quoique cette fois l'anticléricalisme n'était plus un réflexe mais une position socio-politique pondérée et réfléchie. Les églises (des religions diverses) ont fait de grandes choses dans l'histoire de l'humanité, mais aussi des choses horribles, et surtout depuis quelques années (avec une mention honorable pour l'inquisition, c'est surtout au vingtième siècle que l'église a commencé à sacrément déconner). C'est un peu comme les syndicats... Je trouve admirable ces syndicats qui ont sorti les ouvriers de la merde dans laquelle ils étaient il y a un siècle. Ces syndicats étaient nécessaires et bénéfiques. Les syndicats d'aujourd'hui, pour la plupart, ne font que brasser une image médiatique, et se battre pour les privilèges de certains privilégiés qui jouent aux brimés. Pour moi, les vingt et unième siècle se porterait mieux sans églises et sans syndicats.

Puis j'ai continué mon petit bonhomme de chemin de vie. Et si par refus de prosélytisme (mais aussi, cocassement car ce n'est pas mon habitude, par pudeur) je ne m'étendrai pas là dessus dans cette article, j'ai vécu des choses qui m'ont amené à encore remettre ma position en question. Et d'une certaine manière, j'ai retrouvé la Foi (oui, c'est comme à Amour, je mets une majuscule). Qui n'a absolument rien à voir avec la foi chrétienne. Les curieux n'ont qu'à éplucher mon questionnaire dans la partie "égocentrique histrionique" du site. Mais tout en me construisant, je me suis convaincu d'une chose. La Foi, de par sa nature, est différente du Savoir. On peut être face à des preuves, mais jamais suffisemment agencées pour faire une démonstration irréfutable. Et c'est aussi à ça que ça "sert", la Foi. C'est un équilibre intérieur, et une source perpétuelle d'instrospection et de remise en question, de soi et du monde. Et c'est ça qui est important. Introspection. La Foi, c'est avant tout quelque chose d'extrêmement *personnel*. Ca se construit. Et étant donné que toute Foi, par nature, se base sur des faits indémontrables, toute personne qui prétends détenir la seule et unique vérité et vouloir en convaincre les autres n'est plus régi par la foi. Mais par le dogme. Par le prosélytisme. On cesse d'être dans le domaine de la Foi, pour entrer dans celui de la religion.

Je ne dis pas, les religions ont leur utilité. Déjà parce que, en bon élitiste malthusien, je considère que certains esprits sont faibles par nature ou par éducation, et ont besoin des autres pour les guider. Malheureusement les "guides" n'ont que trop peu souvent en tête le véritable désir d'élever leurs "brebis" spirituellement (Une "religion" n'est somme toute qu'une secte qui a eu du succès. La langue française est d'ailleurs une des rares qui effectue une différence sémantique entre les deux termes). Utiles aussi parce que beaucoup de religions ont pour message de base "Paix et amour" (je paraphrase) et c'est le genre de message qui ne fera jamais de mal à être répété et martelé, bien au contraire. Mais trop souvent, dans toutes les religions, le dogme prime sur la foi, leur vérité devient l'unique vérité, et l'introspection est déconseillée au profit de l'apprentissage d'un ou plusieurs "textes sacrés"... Comble de l'ironie, une amie m'a dit ce matin alors que nous discussions du sujet que "dans le coran, ils disent tout comme tu dit, qu'il faut avoir la vraie foi et pas apprendre par coeur". Litanie, bien sûr, a apprendre par coeur, ainsi que les passages qui suivent et qui décrivent à quoi ressemble quelqu'un qui a cette fameuse vrai foi :)....

Le dogme, qu'il soit scientifique ou religieux, me révulse, car c'est une sclérose cérébrale, une paralysie de toute réflexion au profit de l'apprentissage des conclusions indémontrables d'un autre. Cultivez votre Foi, ou votre absence de Foi, mais que ce ou ces choix soi(en)t les votres, et des choix réfléchis, et non une obéissance aveugle à une religion, ou à son rejet tout aussi aveugle. Vous avez un cerveau, et un coeur. Servez-vous en !

La citation du jour : "Oui mais toi tu es un libéral"
La chanson du jour : I have forgiven Jesus, Morrissey, "And why did you give me so much love in a loveless world?"

Même si je m'attends à ce que certains lecteurs se révoltent à la lecture de cet article, la vie est belle !

***Article(s) en date du 1.4.05***

Epiphanie

Il m'aura fallu tant d'années pour y revenir....

Et pourtant. "Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis" a toujours été l'un de mes motto. A l'annonce de la rapide dégradation de l'état de santé du saint père hier soir, j'ai réagi d'une manière qui en a surpris plus d'un... et moi le premier. Notable anticlérical et païen, vous m'avez déjà plus d'une fois entendu "prêcher" *pour* les bénéfices de la foi, et *contre* la "gangrène" des religions.

Et pourtant. En apprenant cette nouvelle, j'ai ressenti comme une déchirure. Je me suis rué sur mon petit Vaio (merci Internet) et j'ai dévoré les articles sur Sa Sainteté, sa vie, son oeuvre, et le message qu'il a tenté de faire passer. Et j'ai été touché. Non. Plus que touché : j'ai vécu une véritable renaissance spirituelle. Pour la première fois depuis des années, je me suis rendu compte du creux énorme qui venait d'être enfin rempli à nouveau, alors que je ne m'étais même pas douté de son existence.

Et pourtant. Du haut de mon quart de siècle bien entamé, je quitte ces fadaises païennes, j'ai brûlé mes livres malsains de sorcellerie, et j'ai acheté une nouvelle bible bilingue latin/français. J'ai enlevé l'ankh autour de mon cou pour la remplacer par un crucifix offert par ma grand mère. Le départ du Saint Homme pour rejoindre le Créateur m'a fait renaitre. Alors même que trop de gens se moquent de lui.

Et pourtant. Comment ne pas être séduit par la vérité et la profondeur de son message. Jean Paul 2 nous aura appris à rejeter le préservatif, cet objet du malin qui se mets entre les hommes et le courroux divin des pervers qui commettent le péché de chair en dehors des liens sacrés du mariage. Jean Paul 2 nous aura appris à ne jamais démissionner, à ne jamais laisser à autrui le poids d'une lourde tâche, même lorsque les media tentent de vous faire croire que vous n'êtes plus apte à la remplir. Jean Paul 2 aura justement accusé la France d'oublier son passé et de se complaire dans la laïcité plutôt que de conditionn... euh... d'apprendre le message de Jésus aux enfants dès le primaire où ils sont le plus malléa... attentifs. D'autant plus que de nombreux curés et évèques se sont déjà portés volontaires pour donner volontairement des cours particuliers aux jeunes enfants... Jean Paul 2 nous aura aussi appris que l'homosexualité est un péché capital, j'ai d'ailleurs cessé d'être bisexuel depuis mon épiphanie. D'être sexuel tout court d'ailleurs, puisque je ne suis pas marié, cf plus haut. Jean Paul 2 nous aura appris que quand il n'est pas apable de parler, il était capable de faire un play back plus convainquant que ceux de la Star Academy. J'ai longtemps cru que la foi devait avant tout venir du coeur et d'une démarche personnelle.

Et pourtant. Grâce à Jean Paul 2, je me suis souvenu que la foi ne sert à rien, seul le dogme compte. A quoi bon chercher la vérité en soi alors qu'elle est déjà écrite dans la Bible, et que à quoi bon la lire d'ailleurs puisque des hommes formés par l'église sont prêts à nous enseigner la bonne parole selon les traductions officielles du Vatican ! ?

Halleluyah ! Laissez entrer la lumière en vous. Moi je l'ai fait, et depuis je suis illuminé.

C'est sacrément pratique pour bouquiner la nuit.

J'entame avril avec ce message d'espoir et j'espère que vous serez nombreux à voir la lumière comme moi.

La citation du jour : "Le pape Jean Paul II semblait vivre ses derniers instants vendredi soir, après une nouvelle aggravation de son état de santé qui a plongé dans l'angoisse des dizaines de milliers de fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre."
La chanson du jour : Jésus reviens, Patrick Bouchité, "Jésus reviens, Jésus reviens, Jésus reviens parmi les tiens Du haut de la croix, indique nous le chemin Toi qui le connais si bien"

Même si il fallait marquer le coup vu la date, la vie est belle !