Le poids des mots, le choc du Baron
J'écris ici ce message pour vous faire part de ce choc, ce double choc qui a été le mien ces derniers jours.
Le premier choc, c'est de voir que beaucoup de lecteurs et lectrices, surtout des réguliers (augmentation du choc), voire surtout des gens qui me fréquentent en vrai (augmentation EXPONENTIELLE du choc) n'ont absolument rien compris à mon dernier message. Mais genre, rien quoi. Alors que bordel, si vous me connaissez, eussiez-vous réfléchi, vous auriez su que la règle numéro sept est une règle que je ne suis pas près d'enfreindre avec un être humain (je ne dis pas "jamais", mais disons que c'est très, très, TRES peu probable, et que je ne m'en vanterais probablement pas ici). Mais relisez juste un peu les dernières lignes... là où je "murmure tout bas" le nom de mon amante. Le nom de l'amante est écrit juste en dessous... C'est pas une fille, hein...
Le second choc, et celui qui me motive à écrire cet article, est un choc littéraire. Poussé par la colonne de Beigbeder dans le dernier Lire, j'ai acheté le dernier ouvrage d'Alain Robbe-Grillet, "Un roman sentimental". Décrit comme pouvant heurter la sensibilité de certains lecteurs, l'éditeur aurait pu se contenter de le vendre sous cellophane. Mais non. Le livre est non seulement sous cellophane, mais en plus, non massicoté. C'est à dire qu'avant même de pouvoir commencer à le lire, j'ai dû passer un peu moins d'une demi heure coupe-papier en main pour déflorer les un-peu-moins-de 300 pages toujours scellées.
Eh bien croyez le ou pas, j'ai beau en avoir vu de belles, et j'ai beau avoir un sens aigu de la perversion... ce livre m'a... Mh. Je ne veux pas dire choqué. Alors je vais dire... "affecté". Troublé, en tout cas. Dans tous les sens du terme. Si ce livre est si "protégé" en rayon, c'est que l'auteur et l'éditeur ont apparemment voulu se protéger de la presque-censure qui avait failli frapper le livre insipide "Rose Bonbon" de Jones-Gorlin qui, a l'époque, avait déclenché les foudres du futur actuel président, pour sa manière de décrire la vie d'un pédophile. Mais si le livre de Jones-Gorlin (dont la quête pour le trouver, ce foutu livre, m'avait a l'époque pris plus de temps que le temps qu'il sera resté dans ma mémoire tant il était plat) était mal écrit, certes, mais un tant soi peu "moral" malgré le sujet (justice poétique, toussa toussa), eh bien celui de Robbe-Grillet l'académicien, c'est un peu le contraire : très bien écrit, me laissera clairement et longtemps un souvenir marquant... mais absolument aucune moralité ni justice poétique, même pas pour rire.
Comparé à ce livre, le marquis de Sade n'était qu'un amateur, voire une chochotte précieuse et timide. Du sexe à outrance, avec des partenaires jeunes, très jeunes, trop jeunes. Mais s'il n'y avait que ça. Violence, physique et psychologique. Torture extrême. Incestes à répétition. Violence menant à la mort. Souvent, avec le sourire de la victime. Les thèmes abordés sont tout bonnement horribles, oui, même moi j'ai pris ces mots comme des claques dans la djeule, et pourtant, il m'en faut, à moi.
Et pourtant. La qualité de la prose de Robbe-Grillet est indéniable. Certaines phrases coulent comme du sucre, la qualité lexicale est digne d'un Nabokov (pun intended), et l'auteur arrive a faire du beau avec de l'horrible. Je pense que c'est ça qui est si troublant. Cette esthétisation presque indécente de l'inacceptable. Un peu comme la démarche artistique de Bowie dans Outside, mais là encore, sans aucune justice poétique, ni aucune once de morale. Au contraire, la morale est très présente dans le livre, mais une version pervertie et cruelle de la morale qui est enseignée comme la panacée des leçons de vie. Mais c'est vraiment... Je pense que ca doit être trop. Mais je n'arrive pas à en être sûr. En tout cas il y a plusieurs passages qui m'ont carrément fait reposer le bouquin pour reprendre mon souffle et mes esprits.
Alors est-ce que j'ai aimé ce livre ? Non. Oui. Je sais pas. J'en sais fichtre rien. C'est un véritable OVNI dans mes lectures habituelles, mais en tout cas ce livre m'a très fortement marqué et je ne suis pas prêt de l'oublier. Est-ce que je vous le conseille ? Non, pas vraiment. Et oui, un peu. Mais en tout cas je vous mets en garde. La mise en garde de l'éditeur, sur la couverture, est tout sauf un simple coup de pub. J'aurais même tendance à dire que cette mise en garde n'est qu'un euphémisme. Âmes sensibles s'abstenir, mais âmes normales s'abstenir aussi. Ce livre est l'un de ceux que l'on prends en pleine gueule. Et vu le contraste entre le titre et le contenu, la prochaine fois que je veux, moi, écrire un roman sentimental, je l'appellerai "Déchirures anales et gang-bangs de mineures zoophiles", histoire d'avoir le même décalage... ou pas.
La citation du jour : "Merci je suis pas une collégienne abreuvée de RNB"
La chanson du jour : 100% VIP, Katerine, "Au carré VIP c'est fou comme tu te la joues, complètement VIP"
Depression, jour 5, GREVE DES MESSAGES DE FIN
Le premier choc, c'est de voir que beaucoup de lecteurs et lectrices, surtout des réguliers (augmentation du choc), voire surtout des gens qui me fréquentent en vrai (augmentation EXPONENTIELLE du choc) n'ont absolument rien compris à mon dernier message. Mais genre, rien quoi. Alors que bordel, si vous me connaissez, eussiez-vous réfléchi, vous auriez su que la règle numéro sept est une règle que je ne suis pas près d'enfreindre avec un être humain (je ne dis pas "jamais", mais disons que c'est très, très, TRES peu probable, et que je ne m'en vanterais probablement pas ici). Mais relisez juste un peu les dernières lignes... là où je "murmure tout bas" le nom de mon amante. Le nom de l'amante est écrit juste en dessous... C'est pas une fille, hein...
Le second choc, et celui qui me motive à écrire cet article, est un choc littéraire. Poussé par la colonne de Beigbeder dans le dernier Lire, j'ai acheté le dernier ouvrage d'Alain Robbe-Grillet, "Un roman sentimental". Décrit comme pouvant heurter la sensibilité de certains lecteurs, l'éditeur aurait pu se contenter de le vendre sous cellophane. Mais non. Le livre est non seulement sous cellophane, mais en plus, non massicoté. C'est à dire qu'avant même de pouvoir commencer à le lire, j'ai dû passer un peu moins d'une demi heure coupe-papier en main pour déflorer les un-peu-moins-de 300 pages toujours scellées.
Eh bien croyez le ou pas, j'ai beau en avoir vu de belles, et j'ai beau avoir un sens aigu de la perversion... ce livre m'a... Mh. Je ne veux pas dire choqué. Alors je vais dire... "affecté". Troublé, en tout cas. Dans tous les sens du terme. Si ce livre est si "protégé" en rayon, c'est que l'auteur et l'éditeur ont apparemment voulu se protéger de la presque-censure qui avait failli frapper le livre insipide "Rose Bonbon" de Jones-Gorlin qui, a l'époque, avait déclenché les foudres du futur actuel président, pour sa manière de décrire la vie d'un pédophile. Mais si le livre de Jones-Gorlin (dont la quête pour le trouver, ce foutu livre, m'avait a l'époque pris plus de temps que le temps qu'il sera resté dans ma mémoire tant il était plat) était mal écrit, certes, mais un tant soi peu "moral" malgré le sujet (justice poétique, toussa toussa), eh bien celui de Robbe-Grillet l'académicien, c'est un peu le contraire : très bien écrit, me laissera clairement et longtemps un souvenir marquant... mais absolument aucune moralité ni justice poétique, même pas pour rire.
Comparé à ce livre, le marquis de Sade n'était qu'un amateur, voire une chochotte précieuse et timide. Du sexe à outrance, avec des partenaires jeunes, très jeunes, trop jeunes. Mais s'il n'y avait que ça. Violence, physique et psychologique. Torture extrême. Incestes à répétition. Violence menant à la mort. Souvent, avec le sourire de la victime. Les thèmes abordés sont tout bonnement horribles, oui, même moi j'ai pris ces mots comme des claques dans la djeule, et pourtant, il m'en faut, à moi.
Et pourtant. La qualité de la prose de Robbe-Grillet est indéniable. Certaines phrases coulent comme du sucre, la qualité lexicale est digne d'un Nabokov (pun intended), et l'auteur arrive a faire du beau avec de l'horrible. Je pense que c'est ça qui est si troublant. Cette esthétisation presque indécente de l'inacceptable. Un peu comme la démarche artistique de Bowie dans Outside, mais là encore, sans aucune justice poétique, ni aucune once de morale. Au contraire, la morale est très présente dans le livre, mais une version pervertie et cruelle de la morale qui est enseignée comme la panacée des leçons de vie. Mais c'est vraiment... Je pense que ca doit être trop. Mais je n'arrive pas à en être sûr. En tout cas il y a plusieurs passages qui m'ont carrément fait reposer le bouquin pour reprendre mon souffle et mes esprits.
Alors est-ce que j'ai aimé ce livre ? Non. Oui. Je sais pas. J'en sais fichtre rien. C'est un véritable OVNI dans mes lectures habituelles, mais en tout cas ce livre m'a très fortement marqué et je ne suis pas prêt de l'oublier. Est-ce que je vous le conseille ? Non, pas vraiment. Et oui, un peu. Mais en tout cas je vous mets en garde. La mise en garde de l'éditeur, sur la couverture, est tout sauf un simple coup de pub. J'aurais même tendance à dire que cette mise en garde n'est qu'un euphémisme. Âmes sensibles s'abstenir, mais âmes normales s'abstenir aussi. Ce livre est l'un de ceux que l'on prends en pleine gueule. Et vu le contraste entre le titre et le contenu, la prochaine fois que je veux, moi, écrire un roman sentimental, je l'appellerai "Déchirures anales et gang-bangs de mineures zoophiles", histoire d'avoir le même décalage... ou pas.
La citation du jour : "Merci je suis pas une collégienne abreuvée de RNB"
La chanson du jour : 100% VIP, Katerine, "Au carré VIP c'est fou comme tu te la joues, complètement VIP"
Depression, jour 5, GREVE DES MESSAGES DE FIN
Libellés : Alain Robbe-Grillet, Choc, Depression