***Article(s) en date du 18.5.07***

Progrès vs. Immobilisme

Avant d'aller plus loin, je vous rassure, malgré les dernier articles, Tears of the Night n'a pas pour vocation de devenir un blog 100% politique, c'est juste que c'est dans l'air du temps, et que a travers des discussions avec beaucoup de mes élèves je me rends compte que beaucoup de gens sont un peu perdus et ne voient pas les impacts et les raisons de tels ou tels choix, donc j'y apporte mon grain de sel. Mais promis, le prochain article ne parlera pas politique :)...

Bon, ça y est, c'est fait, le nouveau gouvernement est annoncé. Et a un bug près, je trouve que c'est non seulement une bonne, très très bonne équipe, mais en plus on sent le travail énorme qui a été fourni sur sa composition, il y a des choix stratégiques énormes et très bien pensés. Un gros bon point pour le petit Nicolas et François Fillon sur le premier évenement médiatique post-élection.

Pour moi, le grand bonheur est clairement le retour en force d'Alain Juppé. Placé ministre d'Etat et affiché comme le numéro deux du Gouvernement, sa nomination à ce poste, et son titre d' "Ecologie, Développement et Aménagement durable" est en effet un message fort. Déjà, pour beaucoup, Alain Juppé représente la pensée chiraquienne, et sa place en tant que numéro deux est une manière de reconstruire les quelques ponts entre les "chiraquiens" et les "sarkozystes" qui auraient pu être brisés dans les premiers balbutiements de la campagne (MAM qui conserve un ministère important en est un autre). Mais de plus, le fait que le premier "titre" du nouveau numéro deux du gouvernement soit l'Ecologie est une manière de montrer l'importance de ce dossier, et que le pacte écologique de Nicolas Hulot n'a pas été signé à la légère par le nouveau président. Premier message fort, donc, double. Et Juppé's back. YATTA !

Autre message fort, Rachida Dati à la justice. Un gros ministère pour cette femme dynamique qui a beaucoup servi de porte-parole à Sarkozy. Un bel exemple d' "intégration à la française" comme le prône Nicolas Sarkozy : née en France d'un père marocain et d'une mère algérienne, une enfance en cité, elle est maintenant l'une des personalités politiques les plus en vogue en France. Elle incarne à la fois l'intégration possible, efficace et mutuellement bénéfique, et le fait qu'on peut finir en haut de l'échelle sociale en débutant au fond de tout dans une cité. Un beau message de tolérance, d'ouverture, et de la réussite par le mérite et par l'efficacité. Pendant la campagne, Rachida Dati a également souvent servi de tampon entre Sarkozy et les jeunes des cités avec qui le dialogue semblait pourtant définitivement impossible. Comme quoi...

Borloo à Bercy n'est pas une grande surprise. S'il n'héritait pas de Matignon, c'est forcément là qu'il allait se retrouver. Mais la pirouette politique très, très bien pensée a été de couper Bercy en deux. En effet, Borloo est un personnage médiatique fort, qui possède ce qui a fait défaut à Juppé entre 1995 et 1997 : un excellent travail de communication. La problème c'est que le ministre de l'Economie, traditionnellement, avait le rôle du "méchant" : celui qui dit tout le temps qu'il n'y a pas de sous et qui ne débloque pas de fonds. Le coup de maitre a justement été de retirer cet aspect du ministère pour créer un ministre du budget, attribué à Eric Woerth, transparent aux yeux des media, et fusible idéal en cas de pépins ou de restrictions budgétaires sans entamer l'image positive de Borloo.

Le retour de Roseline Bachelot en a fait sourire beaucoup, rire d'autres, je fais quand à moi partie de ceux qui l'aiment bien. Bachelot s'est fait demolir médiatiquement quand elle a été rangée il y a quelques années au ministère de l'écologie, pour lequel elle n'était clairement pas qualifiée, et elle a enchainé les gaffes et a ridiculisé son image. Pourtant, et peu s'en souviennent, Bachelot à été l'une des seules personnalités de droite, sous Jospin, à soutenir avec force l'une des rares bonnes mesures qui sont resté de ce gouvernement : le PACS. Là où par principe, la droite s'opposait à cette mesure émise par la gauche, Bachelot avait été la seule à dire en gros, attendez les copains, on arrête les conneries, on va pas voter contre ça, c'est une *bonne* mesure, on travaillait à un truc semblable du temps de Juppé, on va pas voter contre juste par principe. C'est suffisemment rare dans la vie politique pour être souligné.

Encore un coup de maitre de la nouvelle équipe Sarkozy : Hervé Morin de l'UDF. En le nommant à la Défense, Sarkozy fait d'une pierre deux coups : un signe fort aux électeurs centristes qui ont voté pour lui et qui avaient voté Bayrou au premier tour, et un petit soufflet à Bayrou : Morin était son numéro deux, son bras droit, et il a refusé de suivre Bayrou dans son nouveau parti quand ce dernier a voulu faire cavalier seul entre deux tours. On peut dire que dans un sens, Morin a misé sur le bon cheval, mais sa nomination implique surtout que le gouvernement ne se fera pas sans le centre, mais que le centre peut très bien se faire sans Bayrou.

Et on termine avec le coup de tonerre : Bernard Kouchner du PS, une personnalité très appréciée des français, qui hérite du gros ministère des affaires étrangères. Du PS, ou plutôt ex-PS. J'y viens. Là encore, choix tactique brillant. Nommer un ministre de l'opposition dans un gouvernement hors d'une cohabitation c'est là encore un signe d'ouverture (on se souvient alors du "je veux être le président de tous les français" et du "tous ceux qui veulent travailler pour la France sont les bienvenus" du discours post-élection). Et c'est surtout encore un pavé dans la mare du PS... Quelle que soit leur réaction, ils ne pouvaient pas "gagner" suite à cela. La réaction a été vive : Kouchner radié du PS par François Hollande. C'est presque la pire des décisions qu'ils pouvaient prendre (et d'ailleurs on peut regretter pour eux qu'ils l'aient prise si vite!). Le message qui en ressort est que le premier gouvernement Sarkozy est un gouvernement de droite, certes, mais d'ouverture, et qui se veut à l'écoute de tous les courants politiques fraçais majeurs. En radiant Kouchner, le message du PS est un message d'immobilisme, comme quoi il serait impossible de travailler pour la France "dans le camp de l'ennemi" et que toute collaboration serait une "trahison"... Comme quoi le clivage politique serait plus important que le travail humain fourni derrière. Bref, un message d'immobilisme, et une manière de rallier derrière Sarkozy les quelques voix Bayrou qui s'étaient rangé derrière Royal (rappelons que le projet présidentiel de Bayrou était de faire travailler ensemble des gens de droite et de gauche... Le PS vient grosso modo de dire "pour nous c'est impensable", ce qui devrait faire virer de bord certains centristes-tendance-gauche)

Il y a tout de même à mes yeux un gros bug dans ce gouvernement : Boutin. Peut être parce que c'est probablement la personnalité de "droite" que je peux le moins voir en peinture, parce qu'elle représente des valeurs qui sont aberrantes (une catho militante n'a rien à foutre au gouvernement d'un pays laïque, une homophobe encore moins). Et parce qu'elle rapelle trop le plus gros des quelques rares "couacs" du discours d'investiture de Sarkozy : quand il a parlé de "morale".

Mais bon, une petite tache d'ombre sur un tableau ma foi fort positif. Espérons que ce gouvernement sera tout aussi efficace dans les faits qu'il semble l'être sur le papier. Avec un discours d'investiture réussi, et un gouvernement en béton (sauf Boutin), le quinquennat Sarkozy démarre sur les chapeaux de roue, beaucoup mieux que ce que l'on aurait pu imaginer. Reste à voir comment tout cela se concrétisera dans les faits, et quelles mesures seront prises, et surtout si le gouvernement aura le courage de faire des réformes dures mais nécessaires, même si les gens descendent dans la rue comme pour le CPE. La France a besoin de reveler la tête avec un gouvernement efficace, fort mais aussi ferme, comme Thatcher avait relevé le Royaume Uni de la ruine dans les années 80. Wait & see, donc...

JUPPE'S BACK !!!!!!

La citation du jour : "Maintenant que je suis ministre des sports, va p't'être falloir que je me mette au jogging!"
La chanson du jour : Pull Shapes, The Pipettes, "I just want to move, I don't care what this song's about!"

Même si Boutin fait partie du gouvernement, la vie est belle !

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***Article(s) en date du 6.5.07***

Procuration au rabais

Dimanche, 6 mai 2007, second tour de l'élection présidentielle française. A voté.

A voté, mais ne sais pas pour qui. Au premier tour, j'avais fait mon choix de candidat parmi les douze en plein dans l'isoloir. Et j'avais un peu l'impression d'avoir de la merde au bout des doigts en glissant le bulletin dans l'enveloppe. Mais hors de question de voter blanc tant que les blancs ne seront pas pris en compte dans le résultat final. Etrange, moi qui n'ai pas raté une seule élection depuis mes 18 ans, et qui ait toujours su des mois a l'avance pour qui voter, et pourquoi.

En sortant de l'isoloir le 22 avril, j'avais déjà pris ma décision quant à mon vote du second tour : j'allais voter par procuration. Pourtant, je me déplacerais quand même : la finalité du vote serait tranchée par une petite pièce. Pile, candidat 1, Face, candidat 2. Simple, efficace. A l'annonce des résultat du premier tour j'ai décidé que ma procuration irait à une petite pièce de 10 cents que j'ai gardé en poche jusqu'à tout à l'heure.

En deux semaines, techniquement, je pense que mon intention de vote aurait pû changer (elle a d'ailleurs bien failli changer, cf plus bas). Mais rien de ce que j'ai vu ou ouï des deux candidats n'a fait vaciller ma résolution durant ces 14 jours. Vois tu, jeune lecteur, jolie lectrice, toi qui es fidèle à mes élucubrations bloggesques depuis des années, tu sais que je suis de droite, Juppéiste convaincu. Le vote "logique" aurait donc été Sarkozy. Il a un programme et des idées proches des miennes, il est efficace (certains diraient quel qu'en soit le prix !) et s'il est élu son gouvernement sera formé de gens efficaces de droite. Seulement voilà, "Sarko", je ne l'aime pas. Pas parce que les media l'ont diabolisé, ni pour toutes les "mauvaises" raisons que je vois rabachées à longueur de journée par des gens qui ne comprennent même pas la moitié des idées qu'ils avancent. Non, je ne l'aime pas parce que c'est le genre de type à qui j'ai envie de dire "p'tit con", parce qu'il est au moins aussi égocentrique que moi, mais c'est un requin qui n'est préoccupé que par sa propre position et qu'il est prêt à tout pour y arriver. Et c'est pas "grave" qu'il y arrive, puisque le vrai pouvoir est entre les mains du gouvernement, et pas du chef de l'Etat. Mais c'est une réaction allergique. Les gens qui poussent des capricent et tape du pieds en disant "je veux", j'ai toujours fait mon possible pour ne pas les satisfaire. Peut être inconsciemment parce qu'ils me rappellent le sale gosse que j'étais.

Arrive la miss-d'en-face. Ne vous laissez pas berner par l'étiquette : Segolène Royal n'est pas une candidate de gauche. En fait, dans un sens, c'est presque une meilleure candidate UMP que le petit Nicolas. Quand elle ne lit pas un script préparé, quand elle parle impulsivement (comme ça lui arrive très, trop souvent, ce qui lui aura probablement coûté la victoire si elle perds), ses idées sont clairement de droite. En plus, l'idée d'une présidentE me séduit, j'avoue, même si c'est une femme encore plus dévorée par l'ambition que Sarkozy (prète à écraser tout le monde, même ses collègues et son flan de conjoint, pour "résussir"), c'est une belle vitrine pour les pays étrangers. Qui est somme toute le seul pouvoir et le seul intérêt actuel du chef de l'Etat en France. Et puis avouez que pour un *baron*, élire quelqu'un qui s'appelle *Royal*, c'est cocasse. Mais le gros problème de Royal, c'est son camp. Car si elle est élue, elle a beau être de droite, elle aura un gouvernement de gauche, qui fera appliquer une politique de gauche. Et donc, comme durant les années Mittterrand ou les Jospinades, le pays va être de plus en plus endetté et renforcer l'assistanat pour finir par s'enliser encore plus...

Donc, un choix difficile, et une auto-interdiction morale de voter blanc. D'où la pièce. Néanmoins, une chose a failli me faire changer d'avis et choisir un candidat. La Ligue des Droits de l'Homme a pris position cette semaine pour appeler à voter Royal. Décision gerbatoire au possible, au mieux c'est une insulte pour Sarkozy, au pire c'est que la LDH elle même est tombé dans le piège de la diabolisation des media, mais probablement c'est entre les deux, elle a simplement contribué à cette manipulation de dernière minute de plusieurs entités apolitiques mais à tendance plutôt gauchiste de faire renverser le résultat de l'élection. C'est tellement simple (et tellement efficace, pour les masses bovines populaires françaises) que j'ai bien failli voter Sarkozy délibérément, rien que par réaction à cette annonce, pour contrebalancer comme je peux les voix esprits faibles qui se seraient laissées convaincre par cet ultime appel. Mais non, je n'ai pas pu me résoudre à voter délibérément Sarkozy. Mon vote Sarkozy serait dû à la synchonicité et au choix de la pièce, ou ne serait pas.

C'est donc armé de ma petite pièce que je me suis introduit dans l'isoloir. Et afin de ne pas ressasser mon choix pendant des semaines en me disant "mais... et si j'avais voté l'autre plutôt ?", j'ai décidé de pimenter le jeu. J'ai mélangé les deux bulletins que j'ai posé face cachée dans l'isoloir. Pile, bulletin de droite, Face, bulletin de gauche. Pour les curieux, la pièce a choisi "Face", j'ai donc, en faisant bien attention de ne pas voir ce qu'il y avait dessus, inséré rapidement le bulletin dans l'enveloppe, et j'ai fui l'isoloir rapidement afin de ne pas avoir la tentation de regarder quel était le nom écrit au dos du bulletin que j'avais, du coup, laissé seul dans l'isoloir. Vous savez qu'en bon disciple de Wilde, je résiste à tout, sauf à la tentation.

Donc j'ai voté, je n'ai pas voté blanc, mais je ne sais pas pour qui j'ai voté. Dans un sens, je me dis que quel que soit le résultat de ce soir je pourrai crier victoire, que ce soit "Sarko" (ouais ! La droite a gagné !) ou "Ségo" (ouais ! Sarkozy a perdu !), mais je me dis surtout que quel que soit le résultat de ce soir je pourrai dans un sens me dire "on a perdu"... En tout cas, vivement les 10 et 17 juin, car ces élections là, bien que sacrément moins populaires et mediatiques --ce qui prouve encore que les français ont tout compris à la politique, ironie inside--, seront bien plus importantes, et là je ne voterai ni blanc, ni au hazard en tout cas !

Un peu de pub avant de vous laisser tranquille, l'une de mes jolies élèves dont le nombril est immortalisé dans mon Nombriloscope vient de rejoindre le cercle élitiste et très fermé des bloggeurs littéraires. Seulement trois articles pour l'instant mais gageons que ça va s'étoffer, et vu que pour l'instant ça me plait, eh bien si vous venez régulièrement ici, ça devrait aussi vous plaire. Donc allez faire un tour sur le blog de la p'tite huitre...

La citation du jour : "Hum, ne me dis pas que tu as mis le papier au pifomètre, tout de même?"
La chanson du jour : la vie par procuration, Jean-Jacques Goldman, "Mais finalement de moins pire en banal, Elle finira par trouver ça normal"

Même si c'est vraiment une élection de merde, la vie est belle !

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***Article(s) en date du 22.4.07***

Campagne de pubs et pubs de campagne

Moins de deux heures après la mise en ligne de cet article, je me serai dirigé vers la petite école de mon patelin pour faire un petit tour dans la petite case fermée par un petit rideau, pour y glisser un petit bulletin dans une petite enveloppe qui sera remise dans une petite urne. Pour la présidentielle 2007, tout est petit, y compris ma motivation. Depuis le dernier article où je parlais de présidentielle, je pense savoir pour qui je vais voter, mais en toute honneteté il se peut que je change encore d'avis entre ici et l'isoloir. Moi qui suis si fan du principe diplomatique du gagnant/gagnant, j'ai clairement l'impression cette fois qu'il n'y a pas de bonne solution, pas de bon choix.

Alors du coup j'ai regardé les vidéos des campagnes. Si si, même celles de Nihous et Schivardi. Et si on essaie de creuser un peu ce qu'y s'y cache, on a de belles surprises. Outre les ovni genre Le Pen (a.k.a. "Mon programme, c'est moi") et Voynet (a.k.a. le générique d'intro de Bioman et Captain Planet, 3D à l'appui), la plupart des candidats ont choisi le style sobre et dépouillé (et pas cher) du "on me filme pendant que je vous cause". Simple, classique, efficace, même si j'avoue avoir plus apprécié, en termes de communication, le "je n'ai pas la prétention d'être élue" d'Arlette aux irréalistes "dès mon élection..." d'outsiders genre Bové, Buffet ou Schivardi.

J'en profite d'ailleurs pour faire un aparté "comique" sur les "dès mon élection", pour moi la phrase la plus fun de cette campagne 2007 reviendra à Buffet et son -je paraphrase- "dès que je suis élue, je passe le SMIC à 1500 euros net, comme ça, pouf, d'un coup d'un seul, et tout de suite, et je multiplie par 10 les délocalisations tout en assassinant les 3/4 des PME-PMI de France" huhuhuh... Elle, elle aura pas ses 5% et ça lui apprendra :oP

Bref, revenons à nos moutons et nos spots de pubs, la plupart donc ont choisi un style dépouillé, sauf nos deux chouchous des sondages, les deux qui s'abrègent en un joli sobriquet de deux syllabes qui finit par "O". Sauf que je fais partie de ces gens qui sont convaincus que Sego et Sarko ne seront pas dans un bateau... Mais j'y reviens, d'abord, les spots. Car clairement, on voit que ces deux candidats n'ont pas lésiné sur les dépenses de campagnes et leurs spots "sentent" le spot composé par une agence de com'. Simplement, ils n'ont pas dû dépenser assez ou mal choisir leur agence, les deux spots sont aussi ratés l'un que l'autre.

Commençons par Royal. On a d'abord un bombardement bien trop rapide d'images successives de sa campagne et de sa vie politique (mais pas de sa villa dans le sud, huhu), avec des slogans qui s'affichent (là aussi trop rapidement) sur l'écran pendant qu'ils sont lus par la candidate sur un ton monocorde. Trop rapide pour être assimilé, trop court pour être subliminal, bref, pile poile le timing le PIRE qui pouvait être choisi pour un clip. Puis on a un gros plan et après une seconde où la candidate UMP-qui-n-est-pas-à-l-UMP cause un chouille avant de conclure avec un air coincé, rigide, balaidanlkutesque par un "Vive la république, vive la France" qui, s'il part d'une bonne intention, est clairement déplacé, mal lu, peu convaincu et donc peu convainquant, et qui fait plus artificiel qu'autre chose...

Passons à Sarkozy. Le petit Nicolas est quant à lui représenté (mais pas debout hein, pour pas qu'on voit qu'il est petit) devant un fond de verdure et s'adresse aux électeurs d'un ton ferme, concis, clair et efficace, qui semble dire "Si vous m'élisez, c'est avant tout pour avoir des résultats", et on pourrait même le croire. En fait, si le spot se contentait de ça, ce serait probablement l'un des plus réussis de ceux que j'ai vus. Simplement, il y a *LA* gaffe : le spot commence dans ce silence sérieux, puis au fur et à mesure qu'il parle, pom, popom, poPOM, POPOM, POPOM, une vieille musique genre musique de film Américain quand Bruce Willis vient sauver le monde apparait crescendo dans le fond sonore, juste suffisement trop rapidement pour que ça soit hyper flagrant. Du coup, l'efficacité du message "Si vous m'élisez, c'est avant tout pour avoir des résultats" devient un "Je suis le nouveau messie" qui rends le spot plus ridicule qu'autre chose. Son "Vive la France" de fin de spot a l'air plus convaincu que celui de Royal, mais couplé à la musique à la con on entends surtout "Vive moi", et tout tombe à l'eau.

Bref, je ne sais pas combien leurs publicistes ont été payés, mais même le spot humoristique de Buffet et de ses 1500 euros de SMIC est plus efficace que le leur. J'attends avec une impatience non feinte les spots du second tour...

Et parlons-en, rapidement, de ce second tour. Je pense que le grand perdant de ces élections (outre le peuple français), ce seront les sondages, qui vont je pense se prendre la plus belle claque de leur carrière. Mes prédictions personnelles sont un gros 28% pour JMLP en tête du premier tour (d'ailleurs s'il fait 20% ou plus, Nicolas me doit un resto japonais, on a parié ça hier !), et face à lui... Royal ou Bayrou. Oui, je suis convaincu que Sarkozy ne sera pas au second tour. Me demandez pas pourquoi. Gut Feeling. Enfin si, il y a quand même des raisons, je pense que beaucoup d'intention de vote Sarko dans les sondages sont des gens qui n'osent pas dire au sondeur qu'il votera JMLP, et qu'à force de rabacher depuis plus d'un mois qu'il sera grand gagnant des deux tours, beaucoup de gens qui n'auraient pas été voter et qui ne l'aiment pas vont aller voter pour voter "pas Sarko", presque en piochant au hazard parmi les onze autres bulletins. Si j'ai raison, le second tour sera pour moi bien plus simple que le premier, il me suffira de voter "l'adversaire de Le Pen". Dans toute autre configuration mettant en scène deux candidats parmi le trio Bayrou-Royal-Sarkozy, je pense que je serai tout aussi indécis jusqu'au jour du second tour.

Dans un sens, je me dis que quoi qu'il advienne si l'un des trois est élu je trouverai un petit quelque chose pour me contenter. Mais je me dis surtout que quel que soit le vainqueur cette année, le perdant, ça sera moi. J'ai rarement été aussi déprimé par une élection. Et il me faudra une large victoire de la droite aux prochaines législatives pour me remettre le moral, quel que soit le président à la tête de notre pauvre, pauvre France.

La citation du jour (qui date de février en fait mais je l'avais pas encore casée) : "Ce que j'aime bien avec toi c'est que tu es ton propre backstabber... Tu te laisses des pièges derrière, au cas où..."
La chanson du jour : Un jour en France, Noir Désir, "Il y avait Paul et Mickey, on pouvait discuter, mais c'est Mickey qui a gagné, allez, d'accord, n'en parlons plus..."

Même si ca va être une putain de soirée, la vie est belle !

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