***Article(s) en date du 31.1.10***

iPad : y’a de l’idée, MAIS…

(ce titre est dédicacé à la Petite Graine)

Fidèle lecteur, jolie lectrice, tu sais que Tears of the Night n’a pas véritablement vocation d’être un blog de geek, même s’il m’arrive parfois de réfléchir « tout haut » sur l’impact réel de gadgets ou avancées technologiques comme le Kindle d’Amazon. Néanmoins, après avoir regardé la dernière Keynote d’Apple en streaming, et avoir vu sur Twitter un torrent d’articles-commentaires, j’ai voulu apporter ma pierre à l’édifice pour une raison bien simple. En effet, sur le gazillion d’articles pondus sur l’iPad, je n’en vois réellement que deux, déclinés sous différentes formes mais disant peu ou prou la même chose.



vs



A ma gauche, la masse des Apple-haters. Vous en avez forcément un dans votre entourage. Vous savez, ce sont ces gens pour qui tout produit vaguement associé avec un logo à pomme est forcément une bouse infâme. Ceux qui se moquent des gens qui font la queue pendant des heures à l’ouverture d’un AppleStore. Ceux qui vous expliquent pour des milliers de raisons que l’iPhone est le pire téléphone du monde. Que le MacBook ne sera jamais qu’un PC portable en moins bien. Que l’iMac a un design moche et que pour le même prix on a un PC de compétition. Avant même de savoir quel sera le prochain produit sorti des cerveaux de Cupertino, ils savent déjà qu’ils vont le détester. Sans surprise, pour ces gens là l’iPad est une bouse infâme qui n’a absolument aucun intérêt.

A ma droite, la masse des Apple-fanboys. Vous en avez forcément un dans votre entourage. Vous savez, ce sont ces gens pour qui tout produit vaguement associé avec un logo à pomme est forcément une révolution technologique. Ceux qui sont prêts à faire la queue pendant des heures pour l’ouverture d’un AppleStore. Ceux qui vous expliquent pour des milliers de raisons que l’iPhone est le meilleur téléphone du monde. Que le MacBook sera toujours mieux que n’importe quel PC portable. Que l’iMac a un design révolutionnaire et que de toutes façons il faut débourser au moins autant pour avoir un PC qui tient la route. Avant même de savoir quel sera le prochain produit sorti des cerveaux de Cupertino, ils savent déjà qu’ils vont le vouloir. Sans surprise, pour ces gens là l’iPad est une révolution technologique qui va immédiatement changer leur quotidien.

Dans un sens, Apple a réussi à réinventer la dualité et à nous offrir une version moderne de la lutte entre le jour et la nuit, le bien et le mal, les crêpes au Nutella et les brocolis cuits à l’eau.

Dans un certain sens, après avoir fait partie des Apple-haters pendant des années, le recul et l’expérience ont maintenant fait de moi une créature étrange affranchie des deux groupes, et avec une certaine objectivité face aux produits à pomme que j’ai rarement dans d’autres domaines de ma vie (j’assume pleinement ma subjectivité en presque tout). J’ai acheté un iPod Touch parce que je voulais mettre toute ma musique dans un seul appareil que je pourrais brancher sur mon autoradio, et que je voulais que ça soit joli. J’ai acheté un iPhone 3GS très peu de temps après (le jour de sa sortie, en fait) parce que j’étais convaincu par le confort et le design du Touch et qu’il y avait assez de place sur la version 32Gb pour y mettre mes 27Gb de musique (c’est « peu », 27Gb, je sais, mais ma musique est légale… Je suis contre Hadopi, certes, mais tout autant contre le piratage). Séduit par la taille et le contraste de sa version « géante », j’ai délaissé mon PC et acheté le dernier iMac, ce qui ne m’empêche pas de rester objectif et de trouver que la Magic Mouse livrée avec, par exemple, c’est de la merde.

Alors, cet iPad, me direz vous ? Eh bien je trouve que c’est un semi-flop. Steve Jobs a voulu se concentrer là dessus et ne présenter QUE ça dans la Keynote, et du coup on a tendance à voir les défauts de la bête de manière plus aigue, et à rester sur sa faim. Dans son état actuel, pour moi l’iPad est comparable au tout premier iPhone : joli, « y’a de l’idée », mais en pratique bourré de bugs et de lacunes de design qui vont le desservir. Autant j’adore mon iPhone 3GS, autant je n’aurais jamais voulu du premier iPhone, même en cadeau. D’ailleurs, on voit bien dans ce produit les lacunes cognitives des Apple fanboys *ET* des Apple haters : à la sortie du premier iPhone, les Apple fanboys l’ont acheté en masse malgré ses défauts car en s’en servant, ils rêvaient secrètement de ce que serait l’iPhone 3GS. A la sortie de l’iPhone 3GS, aucun Apple hater ne l’a acheté ni considéré objectivement : ils lui reprochaient toujours les lacunes du premier iPhone. Et il est fort probable que l’histoire se répète pour l’iPad.

Objectivement, s’il n’y avait pas une pomme dessus, l’iPad serait un flop commercial monumental (surtout en Europe, j’y reviens plus bas). Et je ne parle même pas du nom RIDICULE d’ « iPad ». Non seulement c’est trop proche d’iPod pour se faire une identité, mais en plus pour mes lecteurs non anglophones, un « pad » en anglais, le sens le plus courant c’est une serviette hygiénique. Ils n’ont pas de femmes, dans l’équipe marketing Apple, ou quoi ?





Le but avoué de l’iTamponiPad est d’en faire une machine de surf, mais toujours pas de plugin Flash ? Apple a déjà avoué à demi mots son désir de démolir ce format, mais en pratique, même si son usage ralentit, ce n’est pas encore le cas, et là où l’absence de Flash n’est pas trop gênante sur l’iPhone (la plupart des sites en Flash étant des sites dynamiques ou des sites de jeu qui seraient de toutes façons peu pratiques sur le petit écran du Smartphone), sur l’iPad son absence délibérée est une balle dans le pied.

Ensuite, une bonne part de la présentation était concentrée sur iWork version iPad. Oui c’est joli. Oui, ça a l’air intuitif. Mais sans moyen de transférer ses fichiers autrement que par sync, ça devient complètement débile de songer à s’en servir pour ça.

Enfin, la vraie bonne idée déjà implémentée de la chose à mes yeux c’est iBooks. Où l’iPad se transforme donc en une espèce de Kindle couleur, avec moins d’autonomie mais COULEUR, et avec un joli design d’utilisation permettant de « tourner les pages » à la main. Oui, mais. Mais apparemment les seuls livres qu’on pourra mettre dans iBooks seront ceux du store (pas moyen d’y ajouter ses propres PDFs, même via une sync). Il n’y a toujours pas d’offre d’achat version papier + version électronique (ce que je ne COMPRENDS pas. Ca existe pour les vidéos, alors vous n’allez pas me dire que ni Amazon, ni Apple n’y ont pensé ? Alors POURQUOI ???). Et surtout, d’où mon « flop commercial surtout en Europe » plus haut, iBooks n’est disponible pour l’instant QUE sur le territoire intérieur américain. Steve Jobs l’a évité avec tact pendant la Keynote, mais sur le nouveau site d’Apple dédié à l’iPad, on peut voir une jolie astérisque avec la mention « iBooks is available only in the U.S. », réduisant à néant le plus gros point fort (à mes yeux) de la machine pour l’instant.

Donc en toute objectivité, sans aller jusqu’à dire que c’est une bouse infâme, pour moi l’iPad est une bonne idée actuellement très mal implémentée et sans grand intérêt, et à mon avis les ventes (car il y en aura) seront encore moins bonnes que celles du premier iPhone. Néanmoins si Apple a su démontrer quelque chose au fil des ans, c’est sa capacité à faire des erreurs monumentales, et à en tirer des leçons tout aussi monumentales (je conseille la lecture de cet article en anglais sur les plus beaux flops d’Apple). Il est fort probable que dans deux ans, l’iPad aura muri et sera probablement une bonne machine. Mais d’ici là, ceux qui en feront l’acquisition (comme pour le premier iPhone) seront majoritairement des Apple fanboys qui paieront leur manque d’objectivité en servant de beta-testeurs-payeurs à Apple et en payant cher une machine lacunaire et peu attrayante. Tout comme dans deux ou trois ans, les Apple haters paieront leur manque d’objectivité en se privant par dogmatisme primaire d’une machine efficace.

Mais pour conclure, ce qui est vraiment important avec la sortie de l’iPad, ce n’est pas iPad. Le premier iPhone était une machine trop chère et manquant de tonnes de fonctionnalités. Pourtant iPhone, dès le départ, a été une révolution dans le monde de la téléphonie. Déjà grâce à l’AppStore, où des MILLIONS (si si) d’applicactions sont téléchargées chaque jour, faisant chauffer la carte bleue dans un monde où le piratage et le désir de vouloir tout pour rien était devenu loi. Mais surtout parce qu’en dépit de ses lacunes de l’époque, iPhone a ouvert la porte à une révolution technologique et à un investissement massif des concurrents d’Apple. Ni HTC, ni Blackberry, ni Google n’auraient tant investi et dépensé sans l’électrochoc de la présentation du premier iPhone tout pourri. Sans iPhone, y’aurait-il eu Android ? Peut être. Probablement. Mais pas si tôt, et Google aurait probablement fait quelques erreurs de design de plus pour son lancement que celles qu’il a pu éviter grâce à la sortie bancale d’iPhone. Donc certes, l’iPad est actuellement un produit tout pourri, mais sa présentation et sa mise en vente assurent surtout que d’ici quelques années, nous aurons tous dans les mains des putains de tablettes à la pointe de la technologie et remplies de bonnes idées, avec ou sans pomme.

La citation du jour : "Merci. Je vais aller jouir de ce pas."
La chanson du jour : Revolution, The Beatles, "You say you want a revolution, well, you know, we all want to change the world."

Même si la non-disponibilité d’iBooks en France flingue tout intérêt que l’iPad aurait pu avoir pour moi, la vie est belle !

Libellés : , , , , , , , ,

***Article(s) en date du 15.11.09***

Chouette, un eBook !

(Je fais des jeux de mots pourris SI JE VEUX)

Ceux de mes anciens élèves qui passent encore par ici se souviendront peut être d’un cours à la limite du prosélytisme où je leur avait fait travailler le vocabulaire économique sur un texte parlant des livres électroniques, des avantages et des inconvénients du concept, et de leur impact sur le marché. En marge du cours, à l’oral, je leur avais présenté l’innovation (à l’époque) d’Amazon : le Kindle. Un lecteur de livres électroniques relié par le réseau mobile à la base de données d’Amazon, et utilisant une technique d’affichage ne fatiguant pas les yeux.

Mes élèves de l’an dernier ont eu droit à un cours similaire tout aussi économique mais cette fois concentré sur le Kindle (c’était le temps du passage au Kindle 2). Dans chacun de ces deux cours, je concluais en disant que malgré mon amour du papier, et même si je continuerai à acheter des livres, je serais probablement parmi les premiers locaux à me doter d’un Kindle le jour où il serait disponible en France.

Le Kindle est disponible en France depuis un peu plus d’un mois maintenant, et je ne suis pas parmi les premiers locaux à m’en être doté.

Alors pourquoi ? Ma déclaration n’était elle qu’une démarche de propagande durant mon cours ? Mon enthousiasme pour ce gadget est il retombé ?

Ni l’un, ni l’autre. Je suis simplement devenu plus exigeant. L’offre Kindle en France d’Amazon est encore bancale à l’heure actuelle. Outre le fait que malgré l’existence de la technologie pour le faire (plus couteuse, certes, mais rien n’oblige à ne proposer qu’un modèle), le Kindle reste désespérément monochrome, il y a à mon avis deux gros points négatifs et un point négatif mineur dans l’offre actuelle. Pour le manque de couleur, même si c’est frustrant pour les jolies couvertures, les photos des articles de presse, et si cela ferme tout potentiel d’y lire des comics, étant donné que le but de cet objet pour mon utilisation est surtout de transporter et lire des romans, j’aurais pu m’y faire. Mais voici mes trois griefs contre Kindle :

* Le point négatif mineur : Outre le Kindle 2 dont je parlais plus haut, Amazon a aussi développé un Kindle avec un écran plus grand, un clavier plus sympa, plus de place de stockage et la possibilité de lire en mode paysage. C’est le Kindle DX. Probablement le Kindle que je me serais offert. Sauf que ce Kindle là ne fonctionne pas en France, seul le Kindle 2 peut se brancher sur le réseau 3G français.

* Le premier gros point négatif : Kindle est l’actuel Windows Media des lecteurs eBooks. Utilisant un format propriétaire bourré de DRMs, seul le Kindle peut lire les fichiers du Kindle store (donc tout e-Reader concurrent ne peut pas faire d’achats dessus), le Kindle ne peut pas lire les fichiers ePub (qui était bien parti pour s’imposer comme format standard s’il ne s’était pas fait bouder par Amazon), seul le Kindle DX peut lire les PDF (et le DX ne fonctionne pas sur le territoire français, cf. plus haut), bref, ils s’enlisent dans une guéguerre aux parts de marché qui les dessert, et dessert aussi leurs clients potentiels. Si un format s’impose entre le .epub et le .azw, on peut espérer que tous les e-Reader du futur liront le format « gagnant », mais en attendant, ce n’est pas le cas.

* Le second gros point négatif : Il me semble qu’il y a une lacune énorme actuellement dans l’offre Kindle. D’autant plus visible qu’elle est le parallèle d’une offre pour les films qu’Amazon propose et met en avant dans son plan commercial. Comme je l’ai dit plus haut, j’aime le papier, et j’aime l’objet livre. Le Kindle me servirait surtout à transporter facilement plusieurs œuvres sans me casser le dos, et à les lire de manière geeko-ludique. Mais en plus de mon amour du papier, je n’arrêterai jamais d’acheter des livres pour deux raisons pratiques. Tout d’abord j’aime *prêter* des livres qui m’ont plu à des gens à qui je pense qu’ils pourraient plaire, et je ne me vois pas prêter mon Kindle 2 mois à quelqu’un chaque fois que je veux lui partager une œuvre. Ensuite, j’aime faire dédicacer les livres qui m’ont touché par leurs auteurs quand ces derniers sont encore en vie. Et je ne me vois pas tendre un Kindle à un auteur en lui demandant de taper « lol » sur le clavier en guise de note sur son texte.
Je m’interroge donc sur les raisons qui poussent Amazon à ne pas proposer de bundle papier+eBook, offrant une option surtaxant de 1 à 3€ l’achat d’un livre papier pour pouvoir télécharger la version numérique du même livre sur son Kindle. Pour beaucoup de DVD et de BluRay, ils offrent une version numérique gratuite du film à télécharger, alors pourquoi ne pas faire pareil pour les livres, même payant ? Je ne peux pas croire qu’ils n’y aient pas pensé, et du coup je ne comprends pas pourquoi ils ne le font pas.

Et pourtant, il est sexy ce Kindle. Avec un dictionnaire complet embarqué (un mot inconnu en pleine lecture ? Un clic et la définition apparait. On peut même imaginer l’ajout d’un dictionnaire bilingue), la possibilité de mettre des marque-pages virtuels sur ses passages favoris, ou d’y ajouter des notes de lecture. Mais j’ai décidé d’attendre avant de m’équiper. Attendre que la guerre du format s’achève et que chaque vendeur électronique ouvre ses portes aux machines concurrentes, ou attendre l’offre papier + électronique chez l’un de ces vendeurs. A quand Kindle 3 ?

P.S. : Je suis actuellement à la recherche d’une solution pour installer un wiki collaboratif mais modéré. J’aimerais que chaque utilisateur puisse modifier un article ou en créer un nouveau, mais que rien n’apparaisse tant que la modification/création n’a pas été validée par un modérateur. Si vous savez configurer ça sur MediaWiki, ou que vous avez une autre solution du même genre à me conseiller, gratuite ou pas TROP chère, je suis preneur. Contactez moi dans les commentaires ou par mail (paul [at] desenquisse [point] com)

La citation du jour : "Je n'ai du faire que des bombes à eau hier avec les préservatifs manquants, j'ai encore une de ces envies de sexe..."
La chanson du jour : Volez, volez, L'affaire Louis'Trio "Entre celui qui pense et celui qui dors, je serai celui qui rêve"

Même si je suis frustré par l'offre lacunaire d'Amazon Kindle France, la vie est belle !

Libellés : , , , ,