Le comic book de la semaine: Echoes #5, Image Comics (Joshua Hale Fialkov – writer – / Rahsan Ekedal – art –)

Dernier numéro d’une mini-série image dérangeante, complexe, et pourtant très réussie. Pas de super héros, de super villains (quoique) ou de pouvoirs en tous genre ici. C’est l’histoire d’un homme qui est au chevet de son père sur son lit de mort, et qui a le malheur d’entendre ses dernières paroles, sombre secret révélé pour apaiser sa conscience. Et c’est le début d’une descente aux enfers.

Cette série m’aura tenu en haleine durant sa publication, agréablement surpris par son côté politiquement incorrect et les pirouettes scénaristiques que se permet Fialkov, dignes d’un roman d’horreur, et délicieusement inhabituelles pour un comic book, même chez Image. Dernier numéro qui boucle la boucle en apothéose, tout aussi horrible que les précédents, l’histoire fait mal, prend aux tripes, et ce qui dérange le plus est que le genre de monstres que l’on voit dans cette histoire existent bel et bien dans la réalité. A vous donner des frissons dans le dos !

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La valeur sure de la semaine: Gotham City Sirens #23, DC Comics (Peter Calloway – writer – / Andres Guinaldo – artist –)

J’avoue que je ne cautionne pas vraiment le déroulement de la storyline actuelle, principalement parce qu’elle respire la facilité. Elle avait très bien commencé (Harley Quinn décide de ne plus être une victime de son amour de « Mr. J. » et d’y remédier) mais Calloway a choisi la voie la plus évidente pour l’évolution de cette situation de base, c’était tellement prévisible que cela en devient dommage.

Néanmoins, ce comic book reste la valeur sure de la semaine parce qu’à l’instar des Birds of Prey de Gail Simone, la force de ce titre réside non pas dans le scénario mais dans les interactions entre les personnages. Si on fermera les yeux sur la relation entre Harley et Mr. J. pour les raisons énoncées ci-dessus, la complexité des liens unissant Selina, Pamela et Harley est à nouveau très présente dans ce numéro, ainsi que ceux qui lient Catwoman et Batman, agrable surprise. De plus, les dessins sont vraiment très bon, et par conséquent on pardonne volontiers la facilité scénaristique pour se plonger avec plaisir dans l’histoire.

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La bonne surprise de la semaine: Astonishing Spider-Man and Wolverine #6, Marvel Comics (Jason Aaron – writer – / Adam Kubert – pencils –)

Les cinq premiers numéros de cette mini série n’avaient pas grand intérêt. Certes, Adam Kubert dessine bien, et il dessine très bien Wolverine, il l’a déjà prouvé par le passé. Mais le scénario était assez faible, décousu, inutile, et ne servait finalement que de prétexte à vendre une série avec deux des icônes les plus rentables de l’écurie Marvel.

Le numéro 6 peut être vu comme de belles excuses présentées pour les 5 numéros précédents. On voit l’effet du déracinement sur les deux protagonistes, et il y a un véritable effort réalisé pour creuser derrière l’apparente rivalité et le manque d’affinité des deux personnages pour s’accrocher aux masques qu’ils portent tous deux derrières leurs masques. Si les personnages diffèrent un peu de la version habituelle (j’espère que cette mini série, comme beaucoup, n’est pas considérée « canon ») c’est un point de vue intéressant sur leur psyché qui est ici abordé à demi mots. Ce n’est pas un chef d’oeuvre non plus, mais clairement un moment de lecture agréable, ce qui est bien plus que ce que je pouvais espérer après avoir lu les cinq premiers.

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La déception de la semaine: Deadpool #37 Marvel Comics (Daniel Way – writer – / Bong Dazo – pencils –)

Deadpool continue sa descente aux enfers de la médiocrité. Chaque mois, la série réalise la double performance de sembler avoir touché le fond, et d’avoir réussi à creuser plus profond que le mois précédent. Les calembours ne sont même plus drôles. Les situations sont répétitives. La mentalité du personnage est incohérente avec son évolution depuis quelques années. Quant au dessin, Bong Dazo fait partie de ces artistes qui flattent l’ego de leur public : c’est tellement laid qu’on se dit forcément que nous aussi, on pourrait être dessinateur chez Marvel. La mode de Deadpool et les multiplications d’histoires, de cameos et de séries étaient condamnées à essouffler prématurément ce personnage, mais quand même la série principale devient lamentablement mauvaise, il est peut être temps de se remettre en question…

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Le reste des bons trucs, en vrac: Carbon Grey #3 (Image Comics), Daken Dark Wolverine #9.1 (Marvel Comics), FF#4 (Marvel Comics), Green Lantern Emerald Warriors #10 (DC Comics), Iron Man 2.0 #5 (Marvel Comics), Secret Avengers #13 (Marvel Comics), Secret Warriors #27 (Marvel Comics), Xombi #3 (DC Comics)

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La citation du jour: « Ça me rend triste »
La chanson du jour: Toi mon vieux copain, Francis Lalanne, « Mais ne crois pas que je pense à toi seulement les jours où ça va pas. Je pense à toi souvent, et je sais qu’on est toujours amis comme avant. »

Même si mon article sur Hadopi PUR a décalé cette review au jeudi, la vie est belle !