‘Pinouyirre, tout ça tout ça, le retour
Poussiéreux lecteur, fossilisée lectrice, bonne année à toi!
Je sais que cela fait longtemps que je ne t’ai plus vraiment donné de nouvelles, mais on va faire comme si de rien, lève donc ton verre et trinquons. 2014 était bien partie pour être l’une des plus belles années de ma vie, le genre d’année magique à laquelle on repense lorsqu’on est vieux et fripé, tout ridé, à moitié paralysé dans un fauteuil, et quand les perspectives de sourires se cherchent en regardant derrière soi plutôt que devant. Que nenni ! Oui, il y a eu de très beaux et très intenses moments, notamment durant la première moitié de l’année, mais malheureusement contrebalancés par une descente aux enfers assez fulgurante durant les deux derniers trimestres. Au final, j’aurais tendance à dire que tout finit (toujours) par s’équilibrer, mais disons qu’en 2014, plutôt qu’un long fleuve tranquille, ma vie a plutôt ressemblé à ça:
J’ai touché le fond, en septembre dernier. Vraiment. J’ai même commencé à creuser. Et puis je me suis souvenu des paroles de Bill Hicks. « It’s just a ride« . Quand la descente va si vite et qu’on s’approche du sol avec le vent dans la figure, c’est difficile de ne pas hurler, surtout la première fois qu’on teste une telle descente. Et puis un jour, un déclic, on se rend compte qu’on est encore sur le manège, et que finalement, quelque part, tout a l’air déjà calculé, et on peut se dire que tout ira bien, et profiter du voyage. Ceux qui ont eu la chance de partager une ou plusieurs journées en ma compagnie dans un parc d’attraction (littéral, pas figuré) savent que j’ai un tic assez amusant sur les manèges à sensation : j’ai le fou rire. Certaines personnes ont peur, d’autres lèvent les mains, d’autres hurlent… moi je me bidonne nerveusement. Une journée réussie dans un parc pour moi, c’est quand j’ai mal aux abdos le soir. Du coup j’ai décidé d’utiliser ce tic aussi dans la vraie vie (dans le manège figuré, pour ceux qui suivent), et j’ai pu donner le coup de talon dont j’avais besoin pour rebondir.
Et j’ai rebondi. J’ai pu voir un certain nombre de choses qui avaient échappé à mon champ de vision dans ma vie, certaines choses que j’avais oublié et retrouvé avec plaisir, d’autres que je ne soupçonnais pas et que je m’évertue depuis à éradiquer, et enfin quelques bonheurs et quelques blessures cachés au fond, en général un peu emmêlés, et que j’ai décider d’assumer et d’accueillir les bras ouverts. Et tel le phénix, je me suis reconstruit brique par brique, comme je le fais toujours lorsque je trébuche et que je casse quelques bouts de moi. Au creux de la vague, je me suis fait bercer et porter par un torrent de soutien et d’amitié venu des quatre coins de France (et même ailleurs), avec une force que je ne soupçonnais pas, et sans ça je ne sais pas où je serais aujourd’hui. Tout comme je ne sais pas non plus où je serais sans ma meilleure amie et les soirées passées à se soutenir l’un l’autre quand nous n’avions que des larmes en guise de mots, même si à cause de ça je me retrouve maintenant à (re) (re) donner sa chance à Harry Potter auquel je suis pourtant allergique. Ça se paiera, jeune fille, ça se paiera !
L’une des choses que je suis le plus content d’avoir retrouvé en touchant le fond est l’une des raisons pour lesquelles je reviens ici. Pas l’écriture, non, je n’ai jamais cessé d’écrire. Mais l’amour littéro-narcissique de ce que j’écris. J’ai souvent dis (même ici) que j’étais au meilleur de mon écriture quand j’étais au plus mal dans ma vie, et force est de constater qu’il y a en effet un surplus d’émotions quand je vais mal qui arrive à couler de mes doigts sur la feuille ou l’écran, et qui me plait (j’ai toujours eu un faible pour les poètes maudits et les écrivains torturés). Mais maintenant que ça va mieux, (si si, inquiet lecteur, concernée lectrice, ça va mieux, promis !) je surfe encore sur cette vague où j’apprécie mes mots et j’ai bien l’intention de la mettre à profit. C’est ma seule et unique bonne résolution de 2015: produire, chaque semaine, 5 000 mots destinés à la publication. La majorité ira (normalement) dans les divers projets littéraires en cours (certains vieux projets en jachère dépoussiérés, d’autres plus nouveaux), mais je me laisse le blog comme porte de sortie pour avoir un autre moyen de m’exprimer sans forcément être à 100% dans ces projets là et néanmoins tenir ma résolution.
Alors voilà, heureux lecteur, fébrile lectrice, me revoilou. Je ne sais pas encore à quel rythme, ou sous quelle forme, mais en tout cas il est fort probable que je ne passe plus deux ans sans rien produire ici. Tu peux rebrancher ton flux RSS, ou me suivre sur Twitter ou Facebook. Après les heures les plus sombres de sa vie, et la renaissance tel l’oiseau mythique, le baron de Senquisse is back, baby!
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La citation du jour: « Mais comment je peux matcher avec des canons pareils ? »
La chanson du jour: Anything Could Happen, Ellie Goulding, « Letting darkness grow, as if we need its palette and we need its colour, but now I’ve seen it through and now I know the truth »
Même si y’a des hauts et des bas, la vie est belle !
Imprimer l'article | Cette entrée a été posté par Paul de Senquisse le 6 janvier 2015 à 17 h 03 min, et placée dans TotN. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via RSS 2.0. Vous pouvez laisser une réponse, ou bien un trackback depuis votre site. |
about 9 years ago
Tellement de choses à dire sur cet article, mais je vais me contenter d’un bref mais intense résumé de ma pensée, cher Baron : <3