Excellente journée aujourd’hui.

Déjà, parce que ce soir, c’était le soir des vacances, et ça, ça fait toujours plaisir. Ensuite, parce que la journée était pleine de notes (de devoirs et de musique) et d’anecdotes. Comme mon excellente note pour le commentaire blanc sur Shakespeare et cette remarque sur ma copie par une prof que j’aime bien (donc ca fait d’autant plus plaisir) : « anglais exceptionnel« . Ah, madame, ne flattez pas ma vanité, elle n’est déjà que trop présente.

Autre commentaire blanc à composer cet après midi, dans un air de vacances. Je lis le sujet une fois. Puis deux. Puis trois. Puis je me motive (enfin j’essaie) et je relis carrément le chapitre entier d’où est tiré l’extrait. Rien n’y fait, je pense trop aux vacances, je plie copie et bagages, et je pars au bout de 30 minutes en laissant une copie blanche. Sachant qu’il s’agit de l’enseignante dont (au contraire de l’autre) je n’approuve pas du tout la méthode, je n’ai rien ni à lui prouver, ni à me prouver. Je pars la tête haute, ceintré dans ma veste en velours, jabot au vent, la canne à la main.

Retrouvaille de certains copromotaires bien sympathiques à 18 heures pour un petit raout au café pour fêter la fin des cours en 2005. La demoiselle au dos qui me fait rêver devait venir, elle ne viendra finalement pas, tant pis… Sebastien toujours aussi cru, Romain toujours aussi sympa, Karine toujours aussi déjantée… Excellente soirée malgré toutes les tentatives restées infructueuses d’essayer de convaincre la jolie Sabrina de nous faire une démonstration de danse orientale-et-pas-du-ventre-parce-que-y-a-tout-qui-bouge. Faille temporelle en regardant nos montres, il est vingt heures, et dix minutes plus tard, il est vingt-deux heures trente. J’aime ces soirées désinvoltes ou le temps s’envole et où le plaisir d’être en bonne compagnie se distille comme le plus raffiné des alcools.

Soirée qui termine en beauté lorsque, rentrant seul vers ma voiture, je croise trois charmantes demoiselles (dont une que j’avoue avoir déjà plusieurs fois remarqué du regard non loin du campus) qui m’accostent et me demandent la permission de me prendre en photo en me félicitant sur ma tenue… L’une est fougueuse, la seconde a les cheveux qui dansent avec le vent et sort l’instrument de capture d’image, la troisième est un petit ange déguisé parmi les mortels, incognito, aux cheveux fins et au regard d’océan… J’obtempère avec un sourire qui sera surement raté, je suis photographe, mais pas photogénique. Puis, le cliché pris, le petit ange à ma gauche, elles me souhaitent bonne soirée, je fais de même, et on se quitte le sourire sur nos quatre paires de lèvres.

Et puis au bout de dix pas je me rappelle de l’anecdote de la boulangerie, et je me dis que non, quand même, on n’a le droit d’être aussi stupide qu’une seule fois dans sa vie. Je fais demi tour et je cours vers elle, je les accoste à mon tour, je leur parle du Nombriloscope, elles ont l’air emballées par l’idée, et le petit ange note mon adresse email dans son portable pour m’envoyer les clichés de leurs nombrils (je demande rarement un email ou un numéro de téléphone, je préfère donner le mien pour laisser à l’autre le loisir de s’en servir, ou pas). Je ne sais pas si elles me recontacteront. Je ne sais pas si j’aurai leurs nombrils ou pas. Je ne sais pas si elles voudront me revoir. Mais au moins cette fois je n’ai pas laissé fuir les sourires sans leur offrir le mien… Trois demoiselles, deux jolies filles et un ange, trois petites notes de musique au fond du coeur.

Le mien, qui ne quitte pas mes lèvres et, stoïque, têtu, est toujours campé au milieu de mon visage au moment où j’écris ces lignes.

Quelle belle journée…

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La citation du jour: « Pour une fois qu’il y a un mec vraiment bien habillé… »
La chanson du jour: Trois petites notes de musique, Cora Vaucaire, « Toi, tu n’oublieras jamais Une rue, un été, Une fille qui fredonnait… »

Même si je n’ai pas eu l’impudence de demander son numéro de téléphone, la vie est belle !