(Je fais des jeux de mots pourris SI JE VEUX)

Ceux de mes anciens élèves qui passent encore par ici se souviendront peut être d’un cours à la limite du prosélytisme où je leur avait fait travailler le vocabulaire économique sur un texte parlant des livres électroniques, des avantages et des inconvénients du concept, et de leur impact sur le marché. En marge du cours, à l’oral, je leur avais présenté l’innovation (à l’époque) d’Amazon : le Kindle. Un lecteur de livres électroniques relié par leréseau mobile à la base de données d’Amazon, et utilisant une technique d’affichage ne fatiguant pas les yeux.

Mes élèves de l’an dernier ont eu droit à un cours similaire tout aussi économique mais cette fois concentré sur le Kindle(c’était le temps du passage au Kindle 2). Dans chacun de ces deux cours, je concluais en disant que malgré mon amour du papier, et même si je continuerai à acheter des livres, je serais probablement parmi les premiers locaux à me doter d’un Kindle le jour où il serait disponible en France.

Le Kindle est disponible en France depuis un peu plus d’un mois maintenant, et je ne suis pas parmi les premiers locaux à m’en être doté.

Alors pourquoi ? Ma déclaration n’était elle qu’une démarche de propagande durant mon cours ? Mon enthousiasme pour ce gadget est il retombé ?

Ni l’un, ni l’autre. Je suis simplement devenu plus exigeant. L’offre Kindle en France d’Amazon est encore bancale à l’heure actuelle. Outre le fait que malgré l’existence de la technologie pour le faire (plus couteuse, certes, mais rien n’oblige à ne proposer qu’un modèle), le Kindle reste désespérément monochrome, il y a à mon avis deux gros points négatifs et un point négatif mineur dans l’offre actuelle. Pour le manque de couleur, même si c’est frustrant pour les jolies couvertures, les photos des articles de presse, et si cela ferme tout potentiel d’y lire des comics, étant donné que le but de cet objet pour mon utilisation est surtout de transporter et lire des romans, j’aurais pu m’y faire. Mais voici mes trois griefs contre Kindle :

Le point négatif mineur : Outre le Kindle 2 dont je parlais plus haut, Amazon a aussi développé un Kindle avec un écran plus grand, un clavier plus sympa, plus de place de stockage et la possibilité de lire en mode paysage. C’est le Kindle DX. Probablement le Kindle que je me serais offert. Sauf que ce Kindle là ne fonctionne pas en France, seul le Kindle 2 peut se brancher sur le réseau 3G français.

Le premier gros point négatif : Kindle est l’actuel Windows Media des lecteurs eBooks. Utilisant un format propriétaire bourré de DRMs, seul le Kindle peut lire les fichiers du Kindle store (donc tout e-Reader concurrent ne peut pas faire d’achats dessus), le Kindle ne peut pas lire les fichiers ePub (qui était bien parti pour s’imposer comme format standard s’il ne s’était pas fait bouder par Amazon), seul le Kindle DX peut lire les PDF (et le DX ne fonctionne pas sur le territoire français, cf. plus haut), bref, ils s’enlisent dans une guéguerre aux parts de marchéqui les dessert, et dessert aussi leurs clients potentiels. Si un format s’impose entre le .epub et le .azw, on peut espérer que tous les e-Reader du futur liront le format « gagnant », mais en attendant, ce n’est pas le cas.

Le second gros point négatif : Il me semble qu’il y a une lacune énorme actuellement dans l’offre Kindle. D’autant plus visible qu’elle est le parallèle d’une offre pour les films qu’Amazon propose et met en avant dans son plan commercial. Comme je l’ai dit plus haut, j’aime le papier, et j’aime l’objet livre. Le Kindle me servirait surtout à transporter facilement plusieurs œuvres sans me casser le dos, et à les lire de manière geeko-ludique. Mais en plus de mon amour du papier, je n’arrêterai jamais d’acheter des livres pour deux raisons pratiques. Tout d’abord j’aime *prêter* des livres qui m’ont plu à des gens à qui je pense qu’ils pourraient plaire, et je ne me vois pas prêter mon Kindle 2 mois à quelqu’un chaque fois que je veux lui partager une œuvre. Ensuite, j’aime faire dédicacer les livresqui m’ont touché par leurs auteurs quand ces derniers sont encore en vie. Et je ne me vois pas tendre un Kindle à un auteur en lui demandant de taper « lol » sur le clavier en guise de note sur son texte.

Je m’interroge donc sur les raisons qui poussent Amazon à ne pas proposer de bundle papier+eBook, offrant une option surtaxant de 1 à 3€ l’achat d’un livre papier pour pouvoir télécharger la version numérique du même livre sur son Kindle. Pour beaucoup de DVD et de BluRay, ils offrent une version numérique gratuite du film à télécharger, alors pourquoi ne pas faire pareil pour les livres, même payant ? Je ne peux pas croire qu’ils n’y aient pas pensé, et du coup je ne comprends pas pourquoi ils ne le font pas.

Et pourtant, il est sexy ce Kindle. Avec un dictionnaire complet embarqué (un mot inconnu en pleine lecture ? Un clic et la définition apparait. On peut même imaginer l’ajout d’un dictionnaire bilingue), la possibilité de mettre des marque-pages virtuels sur ses passages favoris, ou d’y ajouter des notes de lecture. Mais j’ai décidé d’attendre avant de m’équiper. Attendre que la guerre du format s’achève et que chaque vendeur électronique ouvre ses portes aux machines concurrentes, ou attendre l’offre papier + électronique chez l’un de ces vendeurs. A quand Kindle 3 ?

P.S. : Je suis actuellement à la recherche d’une solution pour installer un wiki collaboratif mais modéré. J’aimerais que chaque utilisateur puisse modifier un article ou en créer un nouveau, mais que rien n’apparaisse tant que la modification/création n’a pas été validée par un modérateur. Si vous savez configurer ça sur MediaWiki, ou que vous avez une autre solution du même genre à me conseiller, gratuite ou pas TROP chère, je suis preneur. Contactez moi dans les commentaires ou par mail (paul [at] desenquisse [point] com)


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La citation du jour : « Je n’ai du faire que des bombes à eau hier avec les préservatifs manquants, j’ai encore une de ces envies de sexe… »
La chanson du jour : Volez, volez, L’affaire Louis’Trio « Entre celui qui pense et celui qui dors, je serai celui qui rêve »

Même si je suis frustré par l’offre lacunaire d’Amazon Kindle France, la vie est belle !