Note: article ante-daté, publié le 17 Novembre 2011

Le comic book de la semaine: Action Comics #1, DC Comics (Grant Morrison – writer – / Rags Morales – penciller –)

Si on m’avait dit un jour que j’achèterai un comic book centré sur Superman de bon coeur, je pense que j’aurais pu éclater de rire. Je n’ai jamais vraiment aimé ce personnage, trop lisse, trop classique, trop prévisible, trop peu d’intérêt. Les quelques rares exceptions à cet anti-Supermanisme de base ont été Red Son (dans un univers parallèle) et All Stars Superman de Morrison et Quitely (dans un univers parallèle). Alors je ne sais pas si c’est parce que le reboot de DC est, en somme, un autre univers parallèle, mais j’ai été le premier surpris de véritablement accrocher à cette histoire.

Alors certes, j’aime beaucoup le style d’écriture de Morrison (c’est d’ailleurs pour cela à la base que j’avais commandé la série, indépendamment de son héros), mais je pense que c’est surtout la différence marquante avec le « Superman d’avant » qui m’a séduite. Plus jeune, plus libre, moins limité au cadre légal, ce nouveau Superman cherche avant tout la Justice, quitte à enfreindre la loi. A ma connaissance c’est une grande nouveauté pour monsieur Goody-Two-Shoes, et le résultat est efficace. Le flegme de Luthor est un plus.

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La valeur sure de la semaine: Batgirl #1, DC Comics (Gail Simone – writer – / Ardian Syaf – penciller –)

Je suis indéniablement amer que cette série du reboot DC se construise sur les cendres de l’excellente série Batgirl de Bryan Q Miller, et celles du concept de Barbara Gordon en tant qu’Oracle, mais je dois admettre que je n’avais aucun doute sur la qualité du produit fini porté par le talent de Gail Simone. Certes, c’est dommage que Barbara Gordon se relève et reprenne la cape, certes, Stephanie Brown n’est pas au rendez-vous, mais le contenu est tout de même sympa à lire, avec moult monologues internes, et des référence néanmoins présentes à ce qui s’est passé « avant ». On se sait pas pourquoi et comment Barbara n’est plus paralysée, mais on sait qu’elle l’a été, et que cette expérience l’a profondément marquée.

Il faudra voir l’évolution de la série sans qu’elle tombe dans le cliché, mais pour l’instant le script est bon et les dessins sont jolis, donc on signe pour la suite!

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La bonne surprise de la semaine: Fear ITself – Youth in Revolt #4, Marvel Comics (Sean McKeever – writer – / Mike Norton – artist –)

Le niveau de ce numéro est étonnamment bien meilleur que les 3 premiers, qui n’étaient pas mauvais mais n’avaient rien de particulièrement remarquable.

En revanche ici, outre les doutes et la dépression de Prodigy, un combat d’une rare violence entre deux héros (Gravity et Hardball) illustre la lutte entre deux philosophies de super héros qui, tel un come-back d’un chanteur des années 90, s’affrontent de plus en plus dans les styles d’écriture de comics. Le héros qui cherche à être parfait, et à montrer l’exemple, face au héros avide de justice pour quoi la fin justifie les moyens. Le camp Captain America et le camp Punisher, en somme. Une jolie mise en abîme de l’état actuel de l’écosystème des séries de super héros!

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La déception de la semaine: Secret Avengers #16, Marvel Comics (Warren Ellis – writer – / Jamie McKelvie – artist –)

D’habitude je suis plutôt bon public pour les histoires un peu décalées – voire farfelues – de Warren Ellis. Et en toute honnêteté, hors contexte, ce script aurait pu être très bon. Le problème c’est qu’il est adapté à des personnages qui ne collent ni a l’intrigue, ni au caractère qu’on cherche à leur donner. Steve Rogers qui cautionne un mini génocide, même pour sauver le monde, ce n’est pas vraiment Steve Rogers. Beast devient un bouffon sans profondeur, et est celui qui a le plus de mal avec les conséquences de leurs actions alors que c’est l’un des héros de Marvel les plus pragmatiques, même après sa remise en question suite au story arc Endangered Species.

Les dessins de Jamie McKelvie ne sont objectivement pas mauvais, clairs et dynamiques, mais là encore on tombe dans du hors sujet visuel, son style n’est pas du tout adapté au script d’Ellis ni à l’équipe plus « sombre » des Secret Avengers. Le résultat est un produit final qui a l’impression de ne pas être à sa place, tant au niveau du script et des personnages qu’au niveau du dessin. À oublier.

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Le reste des bons trucs, en vrac: Abattoir #1 (Radical Publishing), Animal Man #1 (DC Comics), Detective Comics #1 (DC Comics), Green Arrow #1 (DC Comics), Jennifer Blood #4 (Dynamite), Justice League International #1 (DC Comics), Kult #2 (Dark Horse Comics), Moon Knight #5 (Marvel Comics), Morning Glories #12 (Image Comics), Red Skull #3 (Marvel Comics), Stormwatch #1 (DC Comics), The Boys #58 (Dynamite Entertainment), The Punisher #3 (Marvel Comics), Thor Heaven & Earth #4 (Marvel Comics), Wolverine Debt of Death (Marvel Comics), X-23 #14 (Marvel Comics)

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La citation du jour: « La mimolette était là avant Dave. »
La chanson du jour: Tender, Blur, « Tender is the touch of someone that you love too much. »

Même si on a du mal à ne pas faire de digressions dans les parties de Vampire de Mike, la vie est belle !