Note: article ante-daté, publié le 17 Novembre 2011

Le comic book de la semaine: Justice League #1, DC Comics (Geoff Johns – writer – / Jim Lee – penciller –)

Sans grande surprise, le comic book de la semaine est le point de départ du fameux reboot de DC comics sur lequel se concentre actuellement une grosse partie du buzz Internet dans le monde des comics.

Indépendamment du contenu, la décision de s’affranchir (à nouveau) du passé et de recommencer à zéro ou presque a été sur-mediatisée et en ce sens, l’initiative est déjà un succès puisqu’on peut affirmer sans se tromper que DC fait plus parler de lui que Marvel cette semaine. Et les ventes suivent: déjà une troisième impression, sachant que le premier run a été tiré à plus de 200 000 exemplaires et s’est vendu en moins de 24h. A titre informatif, c’est un chiffre absolument énorme, de nos jours les comics dépassant un tirage de 100 000 exemplaires se comptent sur les doigts d’une main, les ventes « normales » d’une série avoisinant plutôt 5 à 10k pour les indépendants, 20k pour une série « moyenne » des grandes maisons d’édition, avec les tirages de 50k et plus réservés pour les séries à succès comme les X-Men ou Batman.

Un autre gros point positif – même si l’on peut déplorer que cette initiative n’ait pas été étendue à TOUTE la gamme DC comics – est la présence d’un comics en version duo (pour 1$ de plus que la version normale), disposant d’un code pour télécharger la version électronique. Voilà une excellente initiative qui pourrait développer le téléchargement légal, mais du coup cela reste encore une démarche ponctuelle et isolée.

Mais parlons un peu du contenu. Mériterait il le titre de comic book de la semaine sans ce buzz médiatique ? Oui et non. Commençons par le négatif: non, parce que nous sommes en présence d’un comic somme toute moyen, pas catastrophique mais pas transcendant, mais surtout parce qu’on sent que ce comic est pensé avec le TPB en tête, un « tout » ormé des 6 premiers numéros plutôt que comme un véritable périodique. Certes, Johns veut prendre le temps de développer les origines de son roster, mais ne pas présenter – ne serait-ce qu’en caméo d’une case – tous les membres de cette future équipe dans le numéro 1 est une faute de goût, surtout lorsque la seule femme de l’équipe fait aussi partie des membres sur la touche pour ce numéro. Dans un contexte de controverse ou pas mal de voix sont venues critiquer l’absence de femmes dans les séries DC post-relaunch et l’absence de créateurs féminins dans leur écurie de talents, ce n’était pas très malin. Maintenant, pour le « oui », ce comic aurait pu être comic book de la semaine parce que les dessins de Jim Lee sont vraiment fabuleux, et parce qu’indépendamment du scénario moyen, la différence de caractère entre Batman et Green Lantern est très bien mise en avant, et les piques qu’ils se lancent font sourire voire rire de bon coeur. Reste à voir l’évolution du titre, et quand et comment les autres membres du roster vont se greffer à la série.

*****

La valeur sure de la semaine: Iron Man 2.0 #8, Marvel Comics (Nick Spencer – writer – / Ariel Olivetti & Jorge Lucas – artists –)

La série Iron Man centrée sur James Rhodes plutôt que sur Tony Stark continue sur sa lancée, portée par un script à la limite du pulp et par les splendides peintures d’Ariel Olivetti.

On entre ici dans le coeur du mystère Palmer Addley, un terroriste mystérieux dont l’identité réelle est poursuivie dans une chasse aux sorcières qui peut parfois rappeler Twin Peaks ou Usual Suspects. On dénoue petit à petit le mystère tout en se laissant porter par le plaisir visuel de la série. Du contenu solide!!!

*****

La bonne surprise de la semaine: Herc #6.1, Marvel Comics (Greg Pak & Fred Van Lente – writers – / Mike Grell – penciler –)

Herc continue son évolution faite de hauts et de bas. Ce numéro est un « haut », mais il arrive trop tard pour sauver la série dont l’annulation a été programmée.

Indépendante des story arcs passés et à venir, l’histoire est centrée sur le point de vue d’Hermes, la mission confiée par Zeus, et la manière dont il choisit de la remplir. Ce numéro représente tout ce qui aurait pu être génial avec cette série, mais qui est malheureusement tombé à plat faute de qualité dans les numéros précédents… dommage!

*****

La déception de la semaine: Spider Island – The Amazing Spider Girl#1, Marvel Comics (Paul Tobin – writer – / Pepe Larraz – pencils –)

Nous sommes ici en présence d’un exercice de style. Sujet: « Comment prendre une série originale et un personnage décalé et la transformer en série ultra classique avec un personnage fadasse ».

Après l’annulation de la série ongoing, cette tentative de redémarrage tombe à plat, le résultat ressemblant plus à une mini série lambda dans l’univers de Spider-MAN plutôt qu’une capitalisation des atouts et différences de Spider-GIRL. Disparus, les tweets incessants de l’héroine. Disparus, ses monologues intérieurs et tiraillements moraux. Disparu, tout intérêt pour cette série…

*****

Le reste des bons trucs, en vrac: Chronicles of Wormwood – The Last Battle #6 (Avatar Press), Deadpool MAX #11 (Marvel Comics), Flashpoint #5 (DC Comics), Journey into Mystery #626.1 (Marvel Comics), The Ultimates #01 (Marvel Comics), Uncanny X-Force #14 (Marvel Comics)

*****

La citation du jour: « Il ne faut jamais faire rire quelqu’un qui est en train de boire, et là je venais de faire shlurp! »
La chanson du jour: Nothing in my way, Keane, « Well for a lonely soul, you’re having such a nice time. »

Même si le scénario de Justice League aurait pu être mieux réfléchi, la vie est belle !