L’été à laissé place à l’automne, et je ne suis pas fâché de voir s’achever celle qui est sans conteste la saison que j’aime le moins de l’année. L’arrivée de l’automne, avec le retour du chauffage et des pulls, annonce aussi le retour des saisons des séries annuelles ou de rentrée. Momifié lecteur, fidèle lectrice, tu sais si tu es là depuis le début que pendant très très longtemps, je n’étais pas particulièrement friand des séries télé. Déjà, ayant abandonné tout antenne ou abonnement télé en 2004, regarder une série télé impliquait donc soit un téléchargement illicite (et tu sais que je n’aime « pas trop beaucoup » ça…), soit d’acheter des coffrets entiers. Ce qui, sans avoir vu la série au préalable, présupposait de faire énormément confiance au pitch, ou aux amis/journalistes/bloggers partageant mes goûts et m’en vantant les mérites. Mention spéciale à Ninik ici, qui a toujours été très utile pour ça, en mode Alice Through the Looking Glass: s’il était fin fan d’un truc, je savais que je pouvais passer mon tour, et s’il trouvait quelque chose à chier, j’allais probablement trouver ça génial. Bref, sorti de grands classiques incontournable des années 90 comme X-Files ou Buffy, ma consommation de séries télé était en général limitée à une série par an, rarement deux, et je préférais consacrer mon temps à la lecture, à l’écriture, ou aux autres sorties sociales entre amis ou avec, à l’époque, mes papillons.

L’arrivée de ma futur-ex-femme dans ma vie a un peu chamboulé tout ça, elle était friande de séries et l’une de nos activités régulières à deux était de binge-watch ensemble de nombreuses productions made in L.A. Parfois, bonne pioche (Big Bang Theory, Game of Thrones, Salem), parfois, bof (Desperate Housewives, Merlin, Penny Dreadful), parfois elle se retrouvait à terminer certaines séries seule (Dexter, Breaking Bad) ou l’inverse (Arrow, Flash). Mais nous avions pris l’habitude de regarder pas mal de séries ensemble, et du coup même après son départ j’avoue toujours m’adonner régulièrement à ce petit vice sur canapé, et à profiter d’un divertissement juste pour me divertir et pas particulièrement pour me faire réfléchir ou en ressentir grandi. Je sais que je t’étonnes, surpris lecteur, étonnée lectrice, mais bon, je prends de l’âge, aussi, alors on va dire que j’ai le droit !

Bien sûr, qui dit diffusion épisodique, dit risque de spoiler. Sur Internet, surtout pour les séries ayant le plus gros succès (je te regarde droit dans les yeux, Game of Thrones), à moins de regarder chaque épisode en quasi direct lors de la première diffusion US, réussir à éviter les spoilers est un travail particulièrement difficile et demandant beaucoup d’énergie. Ma meilleure amie mène d’ailleurs une croisade sans relâche contre les spoilers, elle est le Richard Lionheart du Spoiler Saladin, elle est le Luke Skywalker du Spoilperor Palpatine, elle est le paquet de Granola du Spoileight-Watchers, bref, si vous ne l’avez jamais vu se mettre en colère, oubliez les insultes ou les coups dans le dos, il suffit de lui révéler ce qui se passe dans le prochain épisode de Arrow. Je me souviens aussi de l’une de mes premières conversations avec l’un de mes dinosaures, du temps où il me vendait des comics (maintenant, 20 ans plus tard, on les achète ensemble…), et où ne réalisant pas que j’avais déjà lu un numéro américain normalement non arrivé en France (et que lui avait déjà lu aussi), m’avait délibérément menti sur son contenu en me disant que je me trompais sur ce que j’avais « deviné » rien que pour que je sois surpris en le lisant dans ce futur qu’il imaginait et qui faisait en fait partie de mon passé…

Mais pour ma part, curieux lecteur, intriguée lectrice, laisse moi te révéler mon terrible secret: les spoilers? A titre personnel, je n’en ai absolument rien à foutre. (Dun dun duuuuuuuuuuuun…) Bien sûr, je ne suis pas SI cruel et insensible, et quand je tombe sur un spoiler, non seulement j’essaie de ne pas le propager, mais en plus je préviens en amont toute personne parmi mes proches que ça pourrait frustrer d’éviter de visiter tel lien ou de regarder telle vidéo. Mais pour mon petit bonheur personnel, savoir « en avance » ce qui va se passer, même si c’est censé être une putain de méga surprise, ne changera rien à mon appréciation (ou non) de l’épisode, du film, ou du livre en question. C’est à la fois un avantage et un inconvénient de mon cerveau qui carbure un peu trop vite, que je tiens depuis ma toute petite enfance, et qui s’est encore empiré avec ma formation universitaire littéraire et mon métier d’écrivain. Donnez moi des personnages et un contexte? 99 fois sur 100, j’arriverai à prédire en amont le (ou les) plus probable développements de l’histoire. C’est entre autre l’une des raisons pour laquelle je suis un aussi mauvais public pour la littérature fantastique, dont l’intérêt réside souvent plutôt dans l’histoire que dans sa réalisation… et forcément un tel postulat est souvent voué à l’échec vis à vis de moi.

Ce qui me grise, que ce soit dans une série, un livre, ou un film, c’est moins ce qui se passe que la manière dont cela se passe, la façon dont le style de l’auteur sublime ce qui est écrit, dont un réalisateur va jouer avec les couleurs et les lumières pour donner un ton et une ambiance à son message, dont un acteur ou une actrice remplira son rôle d’émotion et aura une diction touchante et naturelle. La dernière fois que j’ai été vraiment surpris par une oeuvre, c’était The Sixth Sense, et ça commence à dater… Ma FEF, à qui j’expliquais cela et qui avait du mal à me croire, a eu droit à un épisode entier de Desperate Housewives où, scène après scène, je lui prédisait la scène suivante et ce qui allait s’y passer. Donc, oui, ce qui compte pour moi, c’est plus la forme que le fond. Et vous savez quoi? C’EST PAS GRAVE. Je le vis très bien (la plupart du temps), j’ai des goûts du coup un peu différents parfois des « classiques », mais ça ne m’empêche pas d’apprécier certains livres ou certaines séries, et surtout je les apprécie tout autant MÊME quand avant de regarder un épisode ou de lire un chapitre, je suis tombé sur un meme ou un article révélant que Luke Skywalker est en vérité l’amant secret de Wesley Crusher, ou que dans la saison 6 Jon Snow a le cancer et doit vendre de la meth à Harry Potter parce qu’il n’y a pas de CMU à la Night’s Watch. Ce qui a l’avantage de m’économiser une énergie folle à ne pas chercher à les éviter à tout prix.

Moralité, impatient lecteur, bouillante lectrice, si un jour un secret te brûle les lèvres après avoir regardé l’épisode secret de Game of Dreadful Arrows où Flash meurt en sauvant la vie de Captain America? Tu peux toujours venir m’en parler, même si je ne l’ai pas encore vu, et je serai ravi d’en discuter avec toi. Juste, n’oublie pas de le faire en message privé, de peur que ma meilleure amie ne te trucide ou te réduise en bouillie d’une prise de krav maga

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La citation du jour: « Je me souviens des plumes de paon dans le coin en haut à gauche »
La chanson du jour: Girls Just Want To Have Fun, Cyndi Lauper, « Some boys take a beautiful girl and hide her away from the rest of the world. I want to be the one to walk in the sun »

Même si je me demande si j’ai bien fait de prendre un billet retour, la vie est belle !