Gentil lecteur, fidèle lectrice, si tu as bien suivi mes pérégrinations sur ce blog depuis quelques mois, tu sais que je me suis rendu à Nouyorque récemment. C’était carrément magique. Ce qui était carrément moins magique, c’était le retour, en fait. Ça mérite une petite histoire, dis donc…

Le voyage du retour était prévu en deux parties. Un Nouyorke-Paris, enchainé avec un Paris-Luxembourg. Et arrivé à Paris, voilà que l’aventure commence. Alors que je n’avais qu’une seule envie, regagner mes pénates, il s’avère qu’un problème technique fait annuler mon vol. Pas de bol. Pas grave, me dis-je, Luxair va sans doute me ré-affréter sur le prochain vol.

C’était bien mal les connaitre. Après avoir attendu près de 90 minutes à l’aéroport, on finit par me dire que tous les vols de la journée étant complets, m’assurer un vol de remplacement était impossible. Super-Luxair arrive donc à la rescousse avec une magnifique solution de remplacement : un Paris-Luxembourg en bus. Oui oui, les gros bus, bien lents, bien moins confortables qu’un avion. Beaucoup d’autres passagers commencent à s’énerver, je garde mon usuel calme olympien, et j’essaie même de leur expliquer que de crier comme des putois sur le pauvre agent venu nous donner la nouvelle, c’était un peu tirer sur le messager, et ça ne changerait rien à la situation. Allez, zou, montons dans le bus, non ? Non.

Non, parce que tu comprends, cher lecteur, jolie lectrice, le bus il faut encore attendre une heure de plus avant qu’il arrive, tu comprends. Parce que remplacer un vol de moins d’une heure par 5 heures de bus n’allait pas encore mettre les gens assez en retard dans leurs obligations professionnelles.

Une heure passe. Le bus affrété pour remplacer le vol Luxair arrive. Donc on y monte, guillerets, avec nos bagages, tranquille, non ? Non.

Non parce que tu comprends, nos bagages, ils sont restés bloqués à la douane. Parce qu’il n’y a pas de douane à la porte d’embarquement où nous attendions le bus. Et que je suppose que DEUX HEURES ET DEMI D’ATTENTE c’était sans doute insuffisant pour faire l’aller-retour vers le poste de douane où nous attendaient nos bagages avant que le bus n’arrive, probablement. Non, mes bagages seront livrés le lendemain chez moi, m’assure t’on, par un livreur spécial pris en charge par Luxair. Je garde encore, tant bien que mal, le sourire.

Mes bagages arrivant « le lendemain sans faute » sont arrivés CINQ JOURS PLUS TARD. Heureusement rien de périssable ou d’indispensable dedans, j’ose à peine imaginer si mes clefs de voiture ou de maison avaient été à l’intérieur…

BREF. Tu vas me dire, prévenant lecteur, admirable lectrice, que c’est à ça que sert le service client, et que je recevrais probablement une compensation, non ? Non.

Déjà, il faut savoir que le service client Luxair, c’est le parcours du combattant. Pour une remarque enregistrée le 16 octobre, sorti d’un accusé de réception automatique, la réponse a été… rien. Inquiet, au bout de dix jours, je finis par appeler (à mes frais, évidemment) le numéro de téléphone du service client, où après une loooooooooooongue attente on me dit qu’on ne peut rien pour moi par téléphone (alors à quoi sert ce numéro, en vrai ?), mais qu’il est « normal » que ma demande n’ait pas été traitée, qu’ils ont « un peu » de retard sur les demandes. Je garde (avec de plus en plus de mal) mon sourire et ma bonne humeur au téléphone, et je raccroche. Le 9 Novembre (donc plus de 3 semaines après l’enregistrement de ma requête), je reçois enfin une réponse de Luxair pour me dire… exactement ce qu’on m’a dit au téléphone, qu’ils ont du retard de traitement, mais qu’ils vont me répondre « bientôt ». Je souris encore, mais jaune, un peu, quand même.

Nous sommes aujourd’hui le 17 décembre, soit deux mois et un jour (DEUX MOIS ET UN JOUR) après l’enregistrement de ma plainte. Et je reçois enfin une « vraie » réponse de Luxair. Une lettre avec des excuses très probablement pré-formatées, et m’expliquant que selon la loi, la panne étant technique, ils n’ont pas à me dédommager.

Bien. Certes. Alors je veux bien que la loi soit ainsi faite. Mais quand, suite à l’annulation d’un vol, une compagnie aérienne, Luxair, donc :

* Est incapable de fournir un vol de remplacement

* Remplace le vol par un voyage en bus de cinq heures avec deux heures et demi de délai

* Est incapable de restituer les bagages de leur passager moins de cinq jours après le vol annulé

* Met plus de deux mois à répondre à toute réclamation

Ce n’est pas la LOI qui aurait du les pousser à un quelconque dédommagement. C’est tout simplement la déontologie, et le bon sens commercial. Pour une société aussi prestigieuse que Luxair, je trouve ça absolument lamentable, et j’espère que ce post aura une visibilité énorme, afin qu’un maximum de gens se rendent compte du peu de considération de cette compagnie aérienne pour ses clients. Vous avez un vol à prendre ? Ne choisissez surtout, surtout pas Luxair… Parce que là, même avec la meilleure volonté du monde, avec un tel foutage de gueule ? Je ne souris plus du tout, du tout…

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La citation du jour: « Selon le Règlement Européen (CE) n°261/2004 »
La chanson du jour: Why don’t you find out for yourself, Morrissey, « I’ve been stabbed in the back so many many times I don’t have any skin but that’s just the way it goes »

Même si ce n’était même pas la pire nouvelle du jour, la vie est belle !