Le B. A. Ba (ron) de l’Amour (partie 1)
Suite à une promesse inconsidérée et on ne peut plus téméraire sur un blog qu’es lu par sacrément plus de monde que le mien, mais chuis pas que d’la gueule non plus, le post sur ma définition de l’Amour (celui avec le « A », pas le « a »). Ou plutôt le premier, parce que pour ne pas compliquer les choses je ne vais pas tout de suite parler de polyamour ou de non-exclusivité, je me garde ça pour plus tard.
L’Amour est un sentiment, un concept, malheureusement sorti de la compréhension humaine du monde actuel pour une masse grouillante et majoritaire qui applique de manière éhontée un « A » à un amour qui ne mérite qu’un « a » (voire qui ne mérite pas le nom du tout, et qu’on ferait mieux d’appeller « passion » ).
Alors, tout du moins à mes yeux , c’est quoi, l’ « Amour » ?
(« a mes yeux » c’est important ça… Je ne prétends pas détenir la science infuse et la seule définition de l’Amour, mais mon but est d’exposer et d’expliquer la mienne que, en bon égocentrique, je considère comme « mieux », mais après vous en faites ce que vous voulez hein…)
Déjà l’Amour, c’est infini. C’est pour ça qu’on lui met une majuscule (dans cette démonstration quasi mathématique, considérons ce fait comme un axiome). C’est une source intarissable. Son flot, au fil du temps, au fil des mots, change de débit comme une rivière ou un fleuve, mais la source étant infinie, c’est un flot qui ne se termine jamais. « Je ne t’aime plus » est donc acceptable, mais « Je ne t’Aime plus » est une aberration, un non-sens, voire, soyons fous, une preuve par neuf que le prétendu « Amour » n’était qu’un « amour ». « Je ne t’Aime plus », c’est se renier, et renier l’Amour, ou ne pas faire preuve de suffisemment d’introspection pour comprendre la nature de ses propres sentiments. « Je t’Aime plus qu’avant » et « Je t’Aime moins qu’avant », par contre, sont absolument acceptables et naturels. Et sachant que « Je t’Aime moins qu’avant » reste quand même un « Je t’Aime », et au vu de l’infini de l’Amour exposé comme axiome ci dessus, on peut se dire, finalement, qu’Aimer moins, c’est pas si grave, puisque l’Amour est toujours présent dans son infinité.
Ensuite, l’Amour n’est pas génétique. Ce que je veux dire, c’est que l’Amour n’est pas programmé en soi pour une seule et unique personne, comme un interrupteur qui serait branché lors de la rencontre. L’Amour est une progression exponentielle qui se construit petit à petit sur une base commune et finit par découler sur cette fameuse infinité dont on parle… La vitesse de croissance de cet amour en Amour dépends d’un nombre incalculable de facteurs, mais dans un environnement favorable, le « a » devient « A » et on sort de l’exponentielle pour arriver dans cet infini qui fluctue. Oui, je crois au « coup de foudre », mais pas dans le sens communément accepté. Pour moi un coup de foudre ne sera jamais que de la passion ou de l’amour, même si c’est un super tremplin qui facilite grandement la construction de l’Amour.
Car pour moi justement, l’Amour, ça se construit. Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage, dit-on. La beauté de l’Amour, c’est que malgré son infinité, il n’est jamais acquis, pour l’un ou l’autre. C’est un don de soi permanent. Beigbéder prétends qu’il suffit de se convaincre qu’on aime pour aimer. C’est sûrement vrai pour l’amour. Mais la majuscule a besoin de plus que cela… Et c’est Lennon qui le résume si bien : « Love is a flower : you got to let it, you got to let it grow »
Et on arrive sur un point qui est celui qui est le moins compris par la plupart des masses par ce petit mot. « Don« . L’Amour, ce n’est pas demander, ni attendre, ni même partager. C’est donner. Se donner soi, et cet Amour, à l’être aimé. Ce n’est pas chercher à combler un vide, car il se suffit à lui même. Ce n’est pas chercher l’Amour de l’autre, car ce n’est qu’un plus agréable. Ce n’est pas prendre, ce n’est pas enfermer. C’est donner. Prenons la phrase si courante « mais si tu ne m’aimes pas, je souffre, je vais mourir » (c’est un exemple). Là, ce n’est pas l’Amour qui fait naitre la phrase. C’est la passion, couplé à un complexe psychologique d’instabilité ou d’infériorité.
L’Amour, ce n’est pas être jaloux, c’en est même le contraire. Ceux qui prétendent que la jalousie est une preuve d’Amour me font vomir. Etre jaloux dans un couple, c’est le contraire d’Aimer, c’est dire à l’autre « tu m’appartiens », « tu es ma chose », « tu n’es pas libre ». Et l’Amour, aussi, c’est la liberté. La jalousie, ce n’est pas donner, c’est attendre un retour. Un dû. Ce sont des chaines que l’on enserre sur l’autre. C’est, là encore, le reflet d’une peur, d’un manque de confiance en soi, car (démarche psychologique classique) si on ne contrôle pas l’autre, l’autre partira, l’autre trouvera mieux que soi… La jalousie, c’est un manque de confiance en soi qui crée un manque de confiance en l’autre. Et donc ce n’est pas de l’Amour.
Car l’Amour dans un couple, c’est la confiance. Ne pas avoir besoin de preuves ou de retour, car l’Amour se suffit à lui même. Le fait que l’être aimant et aimé profite de la vie et des autres, voire entretienne d’autres relations ou d’autres amours ou Amours (bon j’avais dit que je ne parlerais pas de polyamour mais c’est pour l’exemple) ne veut en aucun cas dire que l’être aimant n’aime plus. Cf plus haut, manque de confiance en soi. Chercher à enfermer l’autre, ce n’est pas Aimer, c’est avoir peur. Aimer, c’est faire confiance à l’autre, rester libre et avance ensemble sans phagociter l’autre. « We’re One, but we’re not the same », quoth Bono.
Etre un. Car dans un Amour partagé, Aimer, c’est être lié à l’autre. Ce sont deux destins qui se sont croisés et emmelés, quel que soit l’avenir ou l’évolution de leurs vies. Mais ce n’est jamais tordre le destin de l’autre pour le calquer au sien. Et deux personnes qui s’Aiment peuvent finir par se quitter. Mais elles ne cesseront jamais de s’Aimer.
Aimer, c’est une chaleur en nous, qui est si belle qu’elle se suffit à elle même. Un Amour est beaucoup plus fort qu’une passion ou un amour, et contrairement à ces deux sentiments, l’Amour ne souffre pas de ne pas être partagé. Le ressentir, le respirer à chaque pas, chaque étape de sa vie, est un rappel suffisant pour se dire combien la vie est belle. C’est ça, le vrai Amour. Celui qui est si fort qu’il n’a besoin ni de preuve, ni d’échange, ni de partage. Pour citer Lennon, dans l’une des chansons les plus connues des Beatles : « All you need is Love »
All you need is Love. Dans toute son infinité. Parce qu’il n’y a rien à rajouter…
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La citation du jour: « Ce soir je peux pas, ma mère est rentrée»
La chanson du jour: Mind Games, John Lennon, « Love is the answer and you know that for sure »
Même si j’ai décidé de me laisser tomber Amoureux, encore, malgré le contexte, la vie est belle !
Imprimer l'article | Cette entrée a été posté par Paul de Senquisse le 11 février 2005 à 12 h 55 min, et placée dans TotN. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via RSS 2.0. Vous pouvez laisser une réponse, ou bien un trackback depuis votre site. |